Les trésors de Gabrielle-Roy : La ferme et son état

La bibliothèque Gabrielle-Roy, tout comme les 25 autres bibliothèques essaimées sur le territoire de la ville de Québec, offre une multitude d’activités pour tous âges, tout au long de l’année. On peut y assister à des projections de films récents, comme La ferme et son état de Marc Séguin.

Les trésors de Gabrielle-Roy : <em>La ferme et son état</em> | 6 novembre 2018 | Article par Catherine Breton

Joel Salatine et Marc Séguin, photo tirée du film La ferme et son état.

Crédit photo: K-Films Amérique

La bibliothèque Gabrielle-Roy, tout comme les 25 autres bibliothèques essaimées sur le territoire de la ville de Québec, offre une multitude d’activités pour tous âges, tout au long de l’année. On peut y assister à des projections de films récents, comme La ferme et son état de Marc Séguin.

Première constatation de ma part : la programmation cinéma est variée et actuelle. Si vous êtes comme moi, vous peinez à voir les films lorsqu’ils sortent en salle parce qu’ils ne demeurent pas à l’affiche assez longtemps ou parce que vous manquez de temps pour tout faire, tout voir. Voici donc une belle occasion de reprendre votre retard, avec seulement quelques mois de décalage, et ce, gratuitement.

Lundi soir, je me suis donc rendue à la bibliothèque Gabrielle-Roy pour voir le documentaire La ferme et son état de Marc Séguin. En prime, la projection était suivie d’une discussion avec les AmiEs de la Terre de Québec.

Un réel retour à la terre

Dix-huit mois pour dresser un portrait de l’industrie agroalimentaire au Québec, c’est le défi que Marc Séguin s’est lancé pour ce documentaire dense et somme toute plein d’espoir, pour autant que les bottines de nos élus suivent leurs babines.

À ce sujet, me croiriez-vous si je vous disais que le Québec n’a toujours pas de politique agricole? Eh bien c’est le cas. Et cette année, nous fêterons les dix ans de la Commission Pronovost qui portait sur l’état actuel et l’avenir de l’agriculture au Québec. À ce jour, seulement 15 % des recommandations émises dans le rapport de la Commission Pronovost ont été mises en place.

Dans son film, Marc Séguin rencontre plusieurs agriculteurs d’ici et d’ailleurs, du Danemark à la Suède en passant par les États-Unis. On y découvre des gens brillants et surtout très créatifs, qui arrivent à réinventer les méthodes d’élevage ou de culture maraichère.

L’un d’entre eux, Joel Salatine, élève des poulets dans des poulaillers mobiles qui sont disposés dans les champs. Cette façon de procéder permet aux poulets d’être élevés en extérieur, un environnement qui doit certainement leur paraitre moins stressant que les méga poulaillers où ils sont entassés et qui nécessitent d’être ventilés, nettoyés, etc.

La ferme Les jardins de la grelinette propose une agriculture bio-intensive qui met l’accent sur la qualité des aliments produits ainsi que sur l’éducation et la collaboration. Sur cette micro-ferme maraichère, on pousse l’exploration jusqu’à cultiver des légumes en hiver. On dit que les carottes d’hiver sont d’ailleurs les plus sucrées.

Dominic Lamontagne, quant à lui, propose un modèle qui place au centre les talents des agriculteurs et de leurs productions. Il a d’ailleurs écrit un livre sur le sujet, La ferme impossible, que vous trouverez aussi à la bibliothèque.

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Bref, tous ces petits producteurs, lorsqu’on leur oppose des arguments de rentabilité, ripostent avec des considérations qui m’apparaissent encore plus convaincantes. Certains rappellent que toutes les giga-structures mises en place pour des questions de rentabilité viennent avec un coût énergétique, technologique et écologique.

Et, on le sait, avec les changements climatiques, les enjeux écologiques pèsent de plus en plus lourds dans la balance. C’est pourquoi ces nouveaux agriculteurs proposent d’autres façons de faire, qui souvent remettent l’humain au centre des préoccupations en proposant une culture plus locale et biologique.

Ça fait du bien

La plupart de ces producteurs se butent à des normes et des règlementations qui deviennent absurdes à leur échelle. Plusieurs questionnent le rôle de l’Union des producteurs agricoles (UPA), qui les empêche de faire autrement, d’innover.

André Desmarais, qui figure également au nombre des intervenants dans le film, est d’avis que devons repenser les grandes structures actuelles en matière de politiques agricoles. Et ainsi permettre l’évolution nécessaire pour faire face aux enjeux qui frappent à nos portes et rendre la terre aux citoyens.

Ça tombe bien, parce que depuis la dernière campagne électorale, nos élus, poussés par une volonté collective, s’intéressent de plus en plus à l’environnement. J’espère que Marc Séguin a pensé leur faire parvenir une copie de son film, histoire de les convaincre d’agir sans attendre une autre décennie.

Artiste accompli, romancier, poète et cinéaste, tout ce que Marc Séguin touche semble se transformer en or. Espérons que son film aura un impact positif sur nos façons de faire de l’agriculture au Québec.

Le documentaire La ferme et son état est de nouveau projeté ce mercredi 7 novembre à 18 h 30 et ce jeudi 8 novembre à 14 h. Outre l’accès aux livres, aux ordinateurs, aux documents audio et audiovisuels et les projections, la bibliothèque Gabrielle-Roy offre des activités pour les enfants dès l’âge préscolaire, des ateliers techniques pour les apprentis en tous genres, des conférences sur une multitude de sujets, des expositions d’artistes locaux. On en retrouve l’horaire et les détails sur son site web.

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