Le OFF 2018, la victoire de l’audace

Ça y est, la 15e édition du Festival OFF de Québec se terminait dimanche avec un brunch musical à la Barberie. Fidèle à la tradition, le OFF nous a offert un marathon de spectacles de l’électro, au folk, rock et prog, et bien plus. Il y en avait pour tous les goûts. Ce festival de passionné.e.s, axé sur la découverte, a su encore une fois cette année nourrir les passions.

Le OFF 2018, la victoire de l’audace | 10 juillet 2018 | Article par Anne-Christine Guy

Crédit photo: Marion Desjardins

Ça y est, la 15e édition du Festival OFF de Québec se terminait dimanche avec un brunch musical à la Barberie. Fidèle à la tradition, le OFF nous a offert un marathon de spectacles de l’électro, au folk, rock et prog, et bien plus. Il y en avait pour tous les goûts. Ce festival de passionné.e.s, axé sur la découverte, a su encore une fois cette année nourrir les passions.

Les deux dernières soirées du OFF

Vendredi soir, un public nombreux était serré dans le Sacrilège pour voir Théo. Le chanteur, accompagné de trois musiciens, a livré des chansons aux arrangements sobres qui appuient bien les textes poétiques et la jolie ligne mélodique de la voix.

À quelques pas de là, sur le parvis de l’église, c’est le groupe Pure carrière que l’on retrouvait pour une courte performance. Si on avait envie de classifier la musique de Pure carrière dans un style précis, ce serait une erreur : le trio est totalement libre et même s’ils aiment les gros sons, on reconnaît bien en eux des passionnées de musique qui arrivent à faire un collage savant de diverses influences. Ces hyperactifs musicaux qui cumulent les projets, on semble-t-il une imagination débordante, car ils arrivent à proposer chaque fois du matériel original qui se distingue de leurs autres projets.

Plus tard, c’est à Méduse que le public était attendu. Deux spectacles ont particulièrement retenu l’attention. D’abord, Teke Teke, groupe montréalais inspiré par la pop japonaise, a littéralement brûlé les planches. Grâce à l’énergie à l’énergie charismatique des membres sur la scène et aux rythmes dansants à souhait, la magie a opéré. Plus tard, c’est Anémone qui a pris la scène d’assaut. Le groupe qui terminait la soirée a réanimé le brasier, et le public, qui avait déjà eu une longue soirée forte en émotions, a répondu avec plaisir. Autant la musique était le fun à écouter, autant l’énergie de la chanteuse, sa façon de se mouvoir sur la scène, était belle à voir. Le groupe a terminé avec sa seule chanson en français, qui était un peu comme une chanson de Françoise Hardy « sur la puff », mélangée avec des sonorités « bjorkesque », invitant la foule à venir danser avec eux sur la scène avant de faire un généreux rappel.

Samedi, en bout de course, le festival a su nous surprendre encore. Dans le studio d’essai, le temps de deux performances, la scène s’est déplacée au centre de la salle. Drum, claviers, instruments électroniques, musiciens étaient installés en rond, encerclés par le public. Oblique et CHIENVOLER ont présenté deux projets différents, mais tout autant fascinants. Nous, le public obnubilé et silencieux, venions réellement de vivre un de ces moments magiques pour lequel le Festival OFF est réputé.

Dans la salle de Méduse, pour cette dernière soirée, il y avait de la visite new-yorkaise : Négative Gemini. La musicienne était seule sur la scène avec un clavier et tout un attirail d’instruments électroniques lui permettant de looper et moduler. Le défi technique était grand, et pourtant, elle était en plein contrôle et 100 % énergique. L’absence de band n’était en aucun cas un manque. La soirée c’est continuer avec Choses sauvages et Boskorgï, pour se terminer en grande danse dans dans le hall de Méduse.

Petit bilan

Cette 15e édition du OFF prouve encore une fois qu’à Québec, il est possible de proposer des spectacles totalement originaux, qui sont à l’avant-garde de ce que l’on propose habituellement au grand public, et que ça fonctionne. De plus, si on parle principalement des spectacles, il ne faut pas oublier que tous les soirs, dans le hall de Méduse, il y avait des DJ set orchestrés par des musiciens ou DJ locaux pour faire danser le public, entre les shows et même après.

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Le OFF est une belle occasion de constater à quel point la scène locale est active. À un moment où les salles de spectacle vivotent, c’est inspirant de constater la force et la richesse de cette scène et la passion avec laquelle les musiciennes et musiciens travaillent à la garder en vie. Le Festival OFF est une grande fête.

Bravo au OFF pour son audace. Bravo au OFF pour son irrévérence. Bravo au OFF pour son implication.  Vous êtes essentiel à Québec.

Pour finir, voici mon top 5 du OFF 2018 dans un ordre aléatoire :

1- Les filles de Chasse pareille qui chante « Train » de Vashti Bunyan.

2- Teke Teke au grand complet.

3- Pure carrière qui récite un poème.

4- Oblique et CHIENVOLER qui boudent la scène pour s’installer au centre du public.

5- La place que le OFF donne aux femmes. (Même si, comme dans la majorité des festivals, il n’atteint pas la parité, le festival présente plusieurs projets avec des femmes, leur offre des scènes aussi intéressantes qu’aux hommes et ne se cantonne pas dans un style homogène d’artistes féminines.)

Le OFF fut bref et intense, on a déjà hâte à l’année prochaine!

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