Numérique et participation citoyenne : la ville et ses défis

L'Institut Technologies de l'information et Sociétés (ITIS) de l'Université Laval présente ce jeudi 28 septembre à la bibliothèque Gabrielle-Roy une conférence du professeur et chercheur Sehl Mellouli. Il s'intéresse au potentiel des technologies numériques pour favoriser la participation des citoyens aux processus décisionnels gouvernementaux, mais aussi aux défis que pose cette participation.

Numérique et participation citoyenne : la ville et ses défis | 27 septembre 2017 | Article par Suzie Genest

Crédit photo: Gracieuseté Sehl Mellouli

L’Institut Technologies de l’information et Sociétés (ITIS) de l’Université Laval présente ce jeudi 28 septembre à la bibliothèque Gabrielle-Roy une conférence du professeur et chercheur Sehl Mellouli. Il s’intéresse au potentiel des technologies numériques pour favoriser la participation des citoyens aux processus décisionnels gouvernementaux, mais aussi aux défis que pose cette participation.

Professeur titulaire au Département des systèmes d’information organisationnels à la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval, Sehl Mellouli est, entre autres, membre du Centre interuniversitaire de recherche sur les réseaux d’entreprise, la logistique, et le transport. Président élu de la Digital Government Society, une association internationale de chercheurs, il compte aussi parmi la trentaine de membres dans le monde du Smart Cities Smart Government Research and Practice Consortium.

La Ville et ses citoyens

Les récents travaux de Sehl Mellouli sont consacrés aux moyens d’amener l’information du citoyen vers les décideurs, plus précisément au niveau municipal. Ce palier, pour des raisons de proximité et d’enjeux bien concrets, se prête davantage à la participation citoyenne.

Dans une ville intelligente – qui met à profit les technologies de l’information et des communications pour améliorer la qualité de ses services aux citoyens, résume Sehl Mellouli – la population est appelée à prendre part, de plus en plus, aux processus de décision. « On a besoin de la participation citoyenne, on a besoin que les citoyens s’expriment, mais il reste plusieurs défis à dépasser », note le chercheur.

La littérature scientifique nous dit qu’il y a encore beaucoup de défis afin d’engager les citoyens dans un processus de décision avec un palier gouvernemental. On peut parler de problèmes éthiques, d’efficacité, de coûts, de politique, de qualité du résultat, de problèmes liés aux citoyens eux-mêmes, des aspects technologiques également.

De Limoilou à la Tunisie : extraire l’information

Un des défis à relever pour la participation citoyenne a trait au volume des données produites par les interactions, commentaires, signalements de problèmes sur les réseaux sociaux et le web. Sehl Mellouli s’est penché entre autres sur la consultation pour place Limoilou avec votepour.ca. Il s’est aussi penché sur l’organisme non gouvernemental tunisien Winou Etrottoir, dont la page Facebook sert à signaler des problèmes et dénoncer des situations vécues par les citoyens dans leur ville. Pour la place Limoilou, il y avait quelque 400 messages de citoyens à dépouiller; pour Winou Etrottoir, pas moins de 8000 messages au départ, auxquels se sont ajoutées des réponses, pour un total de 12 000 textes.

Comment des décideurs peuvent-ils traiter, analyser autant de textes afin d’en retenir les éléments pertinents pour éclairer la prise de décisions ? Par des outils technologiques d’extraction de données textuelles. De tels outils permettent, par exemple, d’établir le pourcentage de commentaires faisant mention d’un problème de circulation, d’associer la géolocalisation à des commentaires pour situer un bris d’aqueduc. C’est ce à quoi se consacrent Sehl Mellouli et ses confrères, pour une meilleure communication entre citoyens et décideurs.

De la transparence

Ces outils qui se développent pour favoriser la communication et la participation citoyenne, les décideurs et fonctionnaires sont-ils ouverts, intéressés à les adopter? Pour Sehl Mellouli, cela semble « automatique ».

Quand tu trouves un moyen qui te permet de mieux comprendre ce que les citoyens sont en train de te dire… tu devrais dire oui je vais le prendre ! Une Ville est au service des citoyens. Si je suis un citoyen et je dis qu’il y a un problème dans ma ville, la première entité qui doit m’écouter, qui doit résoudre le problème, c’est ma Ville ! C’est quelque chose de gagnant-gagnant, pour la Ville et ses citoyens, d’avoir des communications transparentes.

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Les communications sont bidirectionnelles. S’il travaille davantage du citoyen vers la Ville, Sehl Mellouli ajoute : « Pour boucler la boucle, c’est important que la Ville, quand elle prend une décision, explique aux gens la décision prise et explique comment elle a considéré leurs commentaires dans son processus décisionnel ».

La conférence Numérique et engagement citoyen : défis et succès de Sehl Mellouli, présentée par l’ITIS, a lieu ce jeudi 28 septembre à 19 h à la salle Gérard-Martin de la bibliothèque Gabrielle-Roy. On peut réserver au 418 641-6789, poste 128.

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