Le numérique est partout, il a changé notre façon d'interagir et d'approfondir nos connaissances. La philosophie peut-elle apporter des pistes de solutions afin de mieux concevoir et utiliser le numérique ? Une question à laquelle la philosophe Joëlle Tremblay invitera les participants à réfléchir aux ateliers de philo organisés par SPK Écosystème (Spektrum).
Le numérique vu par les philosophes
Le numérique est partout, il a changé notre façon d’interagir et d’approfondir nos connaissances. La philosophie peut-elle apporter des pistes de solutions afin de mieux concevoir et utiliser le numérique ? Une question à laquelle la philosophe Joëlle Tremblay invitera les participants à réfléchir aux ateliers de philo organisés par SPK Écosystème (Spektrum).
Q : Quel est le lien entre la philosophie et le numérique ?
R : Platon, dans sa Lettre VII, explique tout son dégoût de l’écrit versus l’oralité. Les philosophes contemporains qui ne s’intéressent pas au numérique vont avoir le même argumentaire. Pourtant, la philosophie devrait s’intéresser au numérique, avoir une certaine réflexion sur son utilisation. De là jailliront certainement des idées pour mieux la programmer, mieux la penser, mieux la concevoir et aider les hommes à devenir de meilleurs humains. Le numérique peut être une bonne chose, mais il ne faut pas devenir esclave de cette technologie.
Q : Quels seront les thèmes abordés ?
R : Le premier atelier parlera de la mémoire. On ne l’entend plus de la même manière comme on l’entendait il y a un siècle. Mais quand on perçoit c’est quoi la connaissance humaine, et non l’information, on a besoin de rétention. Et le problème, c’est qu’on prend le numérique aujourd’hui comme le dépositaire de toute notre rétention de connaissance de contenu. Qu’est-ce qu’on veut garder, nous, en tant qu’êtres humains ? Le numérique est une source incroyable de données et d’informations. Et notre pensée a besoin de se souvenir des choses pour faire des liens. À partir de là, comment est-ce qu’on pense, dès lors ?
Le second abordera le langage avec l’utilisation par exemple des émoticônes. Les jeunes aujourd’hui préfèrent communiquer par des images et des photos que par l’écrit. Et l’écrit a complètement changé avec les textos. Aussi, on utilise de moins en moins l’oral, et ça change notre façon de concevoir et de penser.
Le troisième atelier traitera de la communauté, de l’éthique et du numérique. C’est là qu’on va parler encore plus en profondeur des enjeux humains. Est-ce qu’on peut parler d’une communauté de la même manière que dans le réel ? Qu’est-ce que c’est, cette culture-là du numérique, dans laquelle on se parle en sarcasme, alors qu’on ne le ferait pas autant dans le réel ? Les rapports interpersonnels et les codes sociaux ont changé. Les jeunes, par exemple, se sentent plus liés entre eux sur le numérique que dans le réel.
Q : À qui s’adressent les ateliers ?
R : Les ateliers s’adresseront à tous ceux qui travaillent dans le numérique, mais aussi aux personnes souhaitant réfléchir à la part du numérique dans leur vie. La jeune génération est hyperconnectée. Le cellulaire est une extension de leur main. On leur apprend à se servir de la technologie, mais on ne leur apprend pas des connaissances.
Q : Comment vont se dérouler les ateliers ?
R : Je vais mettre la table et après, il y aura des discussions et des activités pratiques. Dans le monde du travail, il est parfois difficile de poser des questions et je veux que les gens posent des questions et n’hésitent pas à le faire. Il faudra répondre avec un argumentaire et accepter un éventuel contre-argumentaire.
Les ateliers philo se dérouleront une fois par mois, les 26 septembre, 25 octobre et 28 novembre. On peut réserver sa place sur le site de SPK.
L’entrevue a été éditée afin d’en faciliter l’écriture.
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