Le FIFEQ prend de l’expansion
La dixième édition du Festival international du film ethnographique du Québec (FIFEQ) a commencé jeudi, et à la différence des précédentes, elle se tient cette fois au Théâtre La Bordée et à la Librairie Saint-Jean-Baptiste. Le but de ce déménagement : donner une plus grande visibilité au festival.
Le coorganisateur de l’évènement, Édouard-Julien Blanchet, mentionne qu’il était bien heureux de voir le FIFEQ sortir de son cocon étudiant. Auparavant, le festival était présenté sur le campus de l’Université Laval. Il a d’ailleurs été créé en 2007 par un regroupement d’étudiants en anthropologie.
L’objectif du festival, c’est vraiment de donner l’opportunité aux résidents de la ville de Québec de découvrir une diversité de films, de courts métrages, de longs métrages qui viennent d’à travers le monde, qui normalement ont peu de tribunes et peu d’espaces sur la scène culturelle », affirme monsieur Blanchet.
Parmi les films ayant peu de visibilité, il mentionne que le FIFEQ ne donne pas seulement une tribune aux films ethnographiques.
On n’avait pas à Québec, à la différence de Montréal, de festival qui valorisait la présentation de documentaires. Donc avec celui-ci, on donne une visibilité à la fois aux films ethnographiques et aux documentaires. »
Un lieu de rencontre multiculturel
Le FIFEQ survient deux mois après les tragiques évènements de la tuerie à la mosquée de Québec. Une tragédie qui a malheureusement contribué à semer le doute sur l’ouverture d’esprit de la population locale envers le multiculturalisme. Or, selon Édouard-Julien Blanchet, le FIFEQ offre une opportunité pour les gens de toutes ethnies de se rencontrer et de comprendre la réalité de chacun, pour surmonter les différences entre les communautés culturelles.
Je pense que ce festival est un lieu de rencontre. Ce qu’on veut montrer et promouvoir par le festival, c’est la rencontre interculturelle et intergénérationnelle. Nous croyons que la rencontre culturelle se fait quand on connait d’autres univers, d’autres personnes, d’autres réalités », explique-t-il.
Il ajoute que grâce aux films qui sont présentés dans le cadre du festival, on voit que les gens peuvent vivre des situations bien similaires, même dans des réalités complètement à l’opposé l’une de l’autre.
On a vraiment une volonté de faire découvrir aux gens d’ici des films exceptionnels et qui portent sur des réalités culturelles bien différentes, mais ça permet de comprendre davantage des phénomènes plus locaux aussi […]. Ce n’est pas parce que quelqu’un est ton voisin que tu le connais forcément. »
Une volonté d’aller plus loin
La relocalisation au centre-ville de Québec représente un beau défi pour les organisateurs du festival. Ceux-ci sont d’ailleurs confiants que les gens seront enthousiasmés. Si le FIFEQ suscite un grand engouement de la part de la population, il pourrait prendre une certaine expansion en termes d’activités proposées au public.
Je crois qu’à partir de l’an prochain, nous allons être plus enclins à faire des activités hors-FIFEQ, afin de faire découvrir davantage le multiculturalisme, tout en offrant un festival toujours plus intéressant. »
Le FIFEQ présente plus d’une trentaine de films provenant de partout à travers le monde, et ce jusqu’à ce dimanche 26 mars. Les organisateurs rappellent que l’évènement est gratuit pour être accessible à tous.Voir la programmation du FIFEQ sur son site web.
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