Le Café-Rencontre du Centre-Ville : plus qu’un café !

Le Café-Rencontre du Centre-Ville : plus qu’un café ! | 19 octobre 2017 | Article par Jean Cazes

La soupe populaire du Café-Rencontre du Centre-Ville. Hiver 2017.

Le Café-Rencontre du Centre-Ville souligne cette année son 30e anniversaire. Monsaintroch s’est entretenu avec son directeur du parcours de l’organisme et de l’engagement de ses employés et bénévoles.

Michel Godin et Simon Poirier. 22 août 2017.
Crédit photo: Jean Cazes

« Notre mission dépasse largement le simple fait de nourrir des gens à faible revenu ! », affirme Simon Fournier, nous recevant dans ce microcosme d’entraide. À l’origine au coin de la rue du Pont, le Café-Rencontre du Centre-Ville a emménagé en 2003 à l’intersection des rues Saint-Joseph Est et Monseigneur-Gauvreau.

C’est à titre d’intervenant jeunesse que le diplômé en psychologie a d’abord été engagé, il y a 14 ans, « pour animer, donner des cours de guitare, faire de la gestion, un peu de tout ». L’origine de sa vocation ?

Michel Godin, fondateur du Café-Rencontre du Centre-Ville et ami de ma famille, était mon modèle. Travailleur de rue, pasteur, il mettait sa foi en action. J’ai été élevé dans une famille chrétienne aisée, mais à le voir si engagé auprès de personnes itinérantes, à une époque où le quartier Saint-Roch vivait une période difficile, ça m’a inspiré. Michel m’a dit un jour : “On a besoin de gens comme toi !”. Au Café-Rencontre, j’ai vite compris le grand besoin d’écoute et d’accompagnement de sa clientèle…

En 2015, Simon Fournier a pris la relève de son mentor, toujours actif comme conseiller au Café-Rencontre du Centre-Ville, dont le dévouement a souvent été souligné.

Amour inconditionnel, nourriture spirituelle

Le café, qui comble d’abord un besoin de base, est aussi la porte d’entrée aux autres services de l’organisme.

Le petit déjeuner est offert dès 9 h 30 en semaine, précédant la soupe populaire du midi. Avec le soutien de Moisson Québec et de Centraide, 250 à 400 repas à 50 sous sont préparés et servis quotidiennement par une trentaine de travailleurs et bénévoles. Parmi eux, des étudiants en sciences sociales et en techniques policières, des personnes qui font des travaux communautaires compensatoires. « Pour certains, ce qui leur était imposé est devenu volontaire, et ils comptent aujourd’hui parmi nos employés ! », témoigne avec fierté le directeur. Cette ressource humaine « inestimable pour briser l’isolement des usagers » a un effet d’entraînement :

Certains vivent l’itinérance, d’autres ne veulent pas passer leur journée entre les quatre murs de leur chambre. Puis, se retrouvant en situation de donner, plusieurs en viennent eux-mêmes à faire du bénévolat, et ça leur rapporte ! Le simple fait qu’ils entament une conversation apporte au dynamisme et à l’ambiance chaleureuse. Le rôle des intervenants s’en trouve minimisé. La plus belle forme d’aide […], l’entraide entre personnes d’exclusion sociale, est la raison d’être du Café-Rencontre.

L’attente pour le repas du midi est meublée par « cinq minutes de nourriture spirituelle », où personnel et bénévoles partagent leur vécu et leur cheminement, explique Simon Fournier. « Cette activité repose sur nos valeurs d’amour inconditionnel. Je pense que ça résonne dans le coeur de nos usagers, puisqu’ils savent qu’on les respecte ».

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Principalement pour les repas, quelque 1500 citoyens fréquenteraient chaque année le Café-Rencontre. « Notre clientèle est très diversifiée, on ne fait pas de discrimination et ne pose pas de questions », insiste le directeur.

D’après notre sondage, moins de la moitié sont de Saint-Roch. J’en connais des autres quartiers qui viennent en autobus, peut-être parce qu’ils veulent garder un lien avec le centre-ville où ils ont grandi. Certains sont en perte d’autonomie. La moyenne d’âge, je dirais à peu près 55 ans. Les trois quarts sont des hommes, mais il y a aussi des femmes, comme cette mère et son enfant qui nous font réaliser que beaucoup ne l’ont pas eue facile pour partir dans la vie…

Friperie et cabaret reconverti

Pour tous ses services, incluant des ateliers thématiques et activités socio-culturelles, le Café-Rencontre du Centre-ville emploie une vingtaine de personnes à temps complet ou à mi-temps, dont trois à la Friperie. Ouverte depuis 1996, elle s’est relocalisée au coin de la rue l’an dernier, offrant un accès plus direct. Simon Fournier en est très fier :

La Friperie du Café-Rencontre est tenue comme une boutique et alimentée par une soixantaine de bacs de récupération. Les meilleures pièces se retrouvent sur les rayons pour combler les besoins de familles. C’est de l’économie sociale, car les profits sont investis dans la mission de l’oeuvre de charité qu’est le Café-Rencontre.

Au premier étage, le petit café sert à l’aide aux devoirs les fins de journée en semaine, et aux activités en petits groupes les vendredis soirs.

Le Café-Rencontre a développé un volet artistique important. « On communique aussi l’intervention et la foi par le chant, le théâtre, pour sensibiliser les gens à toutes sortes de problématiques sociales », poursuit le directeur. En 2004, l’organisme a acquis l’ancien cabaret Le Baril d’huîtres.

On l’a restauré pour nos soirées thématiques alors qu’il aurait pu être détruit ! C’est une salle unique à vocation communautaire comprenant 225 places, avec la mezzanine. On s’est s’équipé d’un système de son et d’éclairage, on a conservé les rideaux d’origine et les lustres dans un souci de mettre en valeur l’aspect rétro de la salle. Il y a un effort pour rendre ça beau, ça influence l’estime de soi de ceux qui demandent de l’aide et développe leur sentiment d’appartenance. On y présente des concerts gratuits exclusifs à notre clientèle, et c’est l’endroit idéal pour y tenir un banquet haut de gamme, pour elle, à notre Soirée de Noël !

Ce joyau de splendeur architecturale est chargé de souvenirs, explique le directeur.

L’ancien cabaret a beaucoup marqué l’histoire de Saint-Roch : c’était un cabaret-resto réputé, nos grands-parents ont dansé ici ! Maintenant, il appartient à un organisme à but non lucratif qui accueille des personnes qui n’auraient jamais eu accès à cette salle, auparavant…

Appel à la solidarité

Ce 28 octobre se tiendra le Souper bénéfice gastronomique de l’année du Café-Rencontre du Centre-Ville, pour lequel des places sont encore disponibles.

Plusieurs événements ont souligné son 30e anniversaire, dont un important pique-nique le 17 août sur Monseigneur-Gauvreau. « Nous avons servi 400 repas sur la rue, un succès grâce au beau temps et une belle animation musicale ! ». Par ailleurs, l’organisme offre des visites à la demande de petits groupes :

C’est aussi une occasion pour toute personne qui désire s’impliquer de lui montrer le travail à faire, comme servir les personnes à mobilité réduite et débarrasser les tables. Il y en a qui attrapent la piqûre et reviennent de semaine en semaine ! conclut Simon Fournier.

Café-Rencontre du Centre-Ville
796, rue Saint-Joseph Est
418-640-0915

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