J’ai dansé à la Maison pour la danse : premières impressions
Après des années d’attente, la Maison pour la danse a ouvert progressivement ses portes aux artistes professionnels et aux cours grand public en février dernier. C’est en suivant des cours chez Samba Québec que j’ai pu y mettre les pieds (et y danser !) toute une session. Premières impressions sur une maison qui a déjà tout pour elle, autant pour les danseurs que pour les spectateurs.
Il y a un an et demi que je suis les cours de samba avec Julia-Maude Cloutier chez Samba Québec. Anciennement installée à La Rotonde, la seule école dédiée à la danse brésilienne à Québec a dû déménager à l’École de danse de Québec (EDQ) le temps des travaux de la Maison pour la danse. L’EDQ a d’ailleurs été très sollicitée pendant cette période de transition, où bon nombre de compagnies de danse ont dû louer ses locaux pour palier leur lieu de pratique.C’est ce manque-là que vient combler la Maison pour la danse, en offrant désormais six studios adaptés à la pratique de la danse, qu’il s’agisse d’un plancher type tapis pour le contemporain et le ballet ou de planchers de bois franc pour les claquettes et le flamenco.C’est donc à la fin février qu’avec quelques élèves de flamenco, j’ai pu pénétrer pour la première fois dans cette Maison. Pour l’instant accessibles par l’arrière, via la rue du Roi en attendant l’inauguration officielle, de grands escaliers nous mènent au deuxième étage, dans l’un des studios où s’est déroulé mon cours de samba chaque semaine. C’était encore l’hiver, il faisait nuit, et pourtant on ne pouvait qu’être marqué par l’immensité des fenêtres du studio donnant sur la rue de la Salle. De jour, l’entrée de la lumière naturelle en studio s’est avérée fort inspirante !Le studio où j’ai dansé respire le neuf avec de grands miroirs pimpants, un plancher sans irrégularités et un espace immense dans lequel je cohabitais parfaitement avec mes 6-7 collègues. La samba de Rio résonnait parfaitement dans les caisses de son. Les murs clairs nous éveillaient, surtout quand le cours avait lieu jusqu’à 20 h 45.Steve Huot, directeur général du Groupe Danse Partout, l’avait dit : « La Maison pour la danse sera un lieu ouvert sur son milieu et son quartier ». En effet, bien que l’on soit au 2e étage, tous ceux qui travaillent dans les bureaux du Complexe Place Jacques Cartier à l’heure de mon cours seraient certainement ravis d’avoir une distraction samba en regardant par leur fenêtre.
Décloisonner la danse
C’est bien là tout l’objectif de la Maison : sortir la danse de ses studios et faire participer la communauté hors de ses murs. La tentation sera grande pour les résidents, les travailleurs ou les simples promeneurs dans Saint-Roch de jeter un œil par la fenêtre, même s’ils n’ont aucun intérêt pour la danse : quatre studios sont entièrement vitrés sur l’extérieur. Et si la création doit connaître un moment de confidentialité, il suffira de tirer un rideau le temps de la confidence.Deux studios de type boîte noire sont également à disposition pour les résidences techniques, dont un avec un gradin pour 60 personnes, ce qui permettra d’accueillir des spectateurs pour des performances ou des laboratoires. D’ailleurs, la Maison pour la danse était à peine ouverte qu’on nous invitait déjà à plusieurs présentations informelles.J’ai pu assister à celle de neuf anciennes diplômées de l’EDQ ayant travaillé sur la pièce Les yeux pleins d’effroi avec Alan Lake. Après trente heures de recherche et de création avec le chorégraphe, elles voulaient les commentaires de leurs proches, d’amis du milieu ou de simples curieux. Nous étions une quinzaine dans la salle un vendredi après-midi à donner notre avis sur ce qu’on venait de voir. Qu’on aime la danse contemporaine ou non, c’est une belle façon de s’initier à ce langage en tant que spectateur.Pour faire découvrir tranquillement ses locaux à la communauté extérieure à la danse, la Maison a également accueilli le 21 avril dernier un déjeuner-conférence des Matins créatifs sur le thème « Au-delà », animé par un invité surprise : le danseur et chorégraphe Dave St-Pierre. À l’image de cet événement, l’institution veut recevoir d’autres disciplines et projets dans son foyer au rez-de-chaussée, favorisant l’échange, la curiosité et le développement artistique.Il faudra attendre la première semaine de septembre pour l’ouverture (festive!) officielle de la Maison pour la danse. En attendant, des cours grand public de flamenco avec l’école Flamenco Si Julie Perreault et d’Essentrics (entraînement physique qui combine simultanément des exercices d’étirement et de renforcement musculaire) avec Andréanne Lapointe-Aubert y seront donnés cet été. Tous les cours loisirs sont annoncés sur les réseaux sociaux de l’institution.
Maison pour la danse336 rue du Roi418 649-5013
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