Des ruches urbaines sur l’édifice F.-X.-Drolet : la Ville de Québec lance un projet pilote
Un projet-pilote lancé par la Ville de Québec, avec l’entreprise d’économie sociale Alvéole, amène sur le toit de l’édifice F.-X.-Drolet dans Saint-Roch le premier de cinq ruchers urbains.
Du miel à saveur locale
Deux ruches ont été installées sur l’édifice municipal situé à l’angle des rues du Pont et Prince-Edouard. Le nectar que produiront les abeilles, en butinant cet été les fleurs des environs, devrait permettre de produire de 10 à 15 kg de miel par ruche. Mis en pot, ce miel sera notamment offert aux visiteurs protocolaires et distribué au Club des petits déjeuners de Québec, a indiqué le maire Régis Labeaume.
Le miel de Saint-Roch aura sa couleur et son goût distinctifs, influencés par les plantes de son territoire, a expliqué Antoine Dolbec d’Alvéole. L’entreprise d’économie sociale en apiculture urbaine, installée dans le quartier Saint-Sauveur, produisait déjà la saison dernière des miels de quartier. Celui de Limoilou, par exemple, se distinguait par sa couleur foncée et sa saveur rappelant la pomme, vu les pommiers nombreux en bordure de la rivière Saint-Charles où ont butiné les abeilles.
En fonction des résultats de ce premier projet pilote, la Ville de Québec prévoit implanter l’an prochain d’autres ruches urbaines à la Caserne 13 à Lebourgneuf, à l’Édifice Denis-Giguère dans la Haute-Saint-Charles, au Centre de loisirs Monseigneur-Laval à Beauport et à la bibliothèque de Charlesbourg.
« Pas des guêpes »
Plusieurs fois par mois, l’équipe d’Alvéole visitera le toit de F.X.-Drolet pour veiller au bon fonctionnement et à l’entretien des ruches. Elle s’occupera aussi de l’extraction du miel.
Il y aura jusqu’à 50 000 abeilles par ruche en cours de saison; la reine peut pondre jusqu’à 9000 oeufs par jour. Toutes ces abeilles ne survoleront pas le quartier en même temps, a expliqué monsieur Dolbec, insistant sur la cohabitation harmonieuse entre ruches et humains urbains :
Les abeilles, c’est possible de s’approcher d’elles; les abeilles sont végétaliennes, les guêpes sont carnivores. C’est important de faire la différence. Les guêpes sont attirées par le même sucre, la même nourriture qu’on mange, et vont tourner autour de nous, nous achaler […] Les abeilles volent à la hauteur des arbres et ont juste assez d’énergie pour faire les allers-retours entre la ruche et les arbres. […] Elles ne sont pas préoccupées par l’activité humaine.
Le bien-être des abeilles est crucial pour l’humain, car elles ont un impact sur le tiers de la nourriture que nous mangeons – des légumes et fruits au chocolat – a rappelé M. Dolbec. Or le modèle industriel, les pesticides, le manque de diversité dans la nourriture accessible aux abeilles contribuent à la menace qui plane sur l’espèce, a-t-il expliqué. En milieu urbain, des centaines de personnes se retrouvent impliquées autour de quelques ruches, à l’inverse du modèle industriel où des centaines de ruches sont sous la supervision de deux apiculteurs. Cette inversion du modèle industriel est au coeur de la mission d’Alvéole.
À lire aussi : Alvéole, l’économie sociale au service des abeilles et de la communauté.
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