Une journée à la clinique sans médecin
Source : Le Soleil, Élisabeth Fleury, 25 mars 2016
Qu’offre SABSA que n’offre pas le réseau traditionnel de la santé et des services sociaux ? Qui sont les patients qui y sont suivis et quels sont leurs besoins ? (…)
Atteinte depuis 16 ans d’hépatite C, Simone a rendez-vous avec l’infirmière praticienne en soins de première ligne (IPS) Isabelle Têtu. (…)Sans médecin de famille, Simone a déjà été suivie dans un CLSC. «Mais je ne m’entendais pas avec l’intervenante», explique-t-elle, précisant avoir manqué quelques rendez-vous. « Tsé, quand t’as consommé… » Au CLSC, elle se sentait jugée, incomprise. « Pas avec Isabelle. Je la connais et je lui fais confiance. Ça me prend du temps avant de faire confiance à quelqu’un, moi. J’ai été souvent trahie dans ma vie. Ici, quand j’ai une boule, je peux m’ouvrir, on m’écoute. » (…)
Relation de confiance
Ce qui fait le succès de SABSA auprès de la clientèle vulnérable et désorganisée, c’est le lien de confiance que l’équipe a su développer avec elle avec le temps, analyse la coordonnatrice de la coopérative sans médecin, Emmanuelle Lapointe.« C’est beaucoup le travail de rue, la connaissance du milieu, qui nous a appris à avoir le tour avec ces gens-là. C’est vraiment ça qui nous a permis de les rejoindre. Il faut beaucoup être à l’écoute des besoins de la personne au début. Puis, avec le développement du lien de confiance, on va plus loin dans le suivi de sa santé », explique Mme Lapointe, ajoutant que le bouche-à-oreille y est aussi pour beaucoup. « Si quelqu’un a eu une bonne expérience ici, il passera le mot », dit la coordonnatrice de SABSA, selon qui l’autre clé du succès réside dans la collaboration entre la coopérative et les organismes communautaires. (…)
Combat pour SABSA
L’infirmière praticienne Isabelle Têtu et sa patiente. Ce qui fait le succès de SABSA auprès de la clientèle vulnérable, c’est le lien de confiance que l’équipe a su développer.Conférences et communiqués de presse, interpellations à l’Assemblée nationale, lettres ouvertes dans les journaux, pétition… Les appuis à SABSA, menacée de fermeture le 1er mai, se sont multipliés au cours des dernières semaines. À défaut de convaincre le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, d’assurer la survie de la clinique, une campagne de financement s’organise. (…)Lire la suite : Une journée à la clinique sans médecin.En complément : Les infirmières et le doc Barrette (Le Soleil).À lire aussi : SABSA : une pétition pour nos soins de proximité (par Suzie Genest).
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