Pendant ce temps, à Québec, on tergiverse

Source : Le Soleil (Point de vue), Serge Viau, architecte et urbaniste émérite, ancien directeur général de la Ville de Québec et ex-membre du Comité sur la mobilité durable de 2011, 26 avril 2016

La Caisse de dépôt et placement vient de présenter pour Montréal un projet de réseau de transport électrifié de grande envergure qui suscite le plus grand enthousiasme. Un concert d’éloges instantané. Bravo !

C’était attendu depuis longtemps, cela améliorera le positionnement de Montréal parmi les grandes villes de ce monde. (…)(…) Pendant ce temps, à Québec, on tergiverse, on se replie sur des demi-mesures, on étire le temps, on mélange les priorités, bref on n’arrivera à rien. Pourtant, la Ville a présenté en 2011 (il y a cinq ans déjà) un projet de mobilité durable dont l’épine dorsale était aussi un réseau électrifié de tramways qui a suscité, de façon éphémère cependant, le même genre d’emballement. Puis, comme il se produit souvent à Québec, certaines critiques se sont appliquées à démolir le projet : le Québec n’a pas d’argent pour un projet aussi cher (le ministre de la Capitale-Nationale), le tracé n’est pas le bon (universitaires et organismes divers), la priorité dans la région, c’est l’élargissement des autoroutes (députés caquistes de la région, le maire lui-même, sans parler des radios poubelles).La Ville s’est donc repliée après deux autres années d’études sur un système moins performant, aux impacts plus intangibles et sûrement moins grands, à la vie utile moins longue, donc à long terme probablement aussi coûteux. Et on prendra 10 ans pour l’implanter. Encore une demi-mesure. (…)Comme si personne n’était convaincu que l’amélioration du transport en commun par des systèmes plus performants qu’un réseau d’autobus aussi sophistiqué soit-il n’était pas compatible avec la dimension et le dynamisme de Québec. (…) Comme si c’était une dépense plutôt qu’un investissement. Pourtant, il y a dans le monde des centaines de villes plus petites que Québec qui sont beaucoup mieux équipées et desservies par des systèmes efficaces de haut niveau. (…)Mais quand la volonté politique n’existe pas! Quand on privilégie l’automobile et les autoroutes ! Quand la population reste indifférente ! Que reste-t-il à faire? Surtout ne pas baisser les bras.Lire la suite : Pendant ce temps, à Québec, on tergiverse.À lire aussi : Un train de banlieue nommé Limoilou (par Érick Rivard).

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