Normalité ostentatoire : le côté givré du pain quotidien

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Après un mois d’interventions sur le web et les réseaux sociaux, l’événement Normalité ostentatoire de Folie/Culture se matérialise au 280 rue Christophe-Colomb Est ce jeudi 22 septembre, jusqu’au 2 octobre, dans une exposition multidisciplinaire où des artistes québécois et français exhiberont le côté givré de nos tranches de vie quotidiennes.

Trouver le bonheur… malgré la Mort Lente du Merveilleux

Le volet web comprend des vidéos sur Vine de Maximilien Ramoul (France) et des billets de blogue du collectif Jean-Sébastien Vague (Jade Barrette et Sophie Rondeau, Montréal), publiés une fois par jour du 2 août au 21 septembre.S’intéressant à l’effet de la multiplication des réseaux sociaux et des outils de communication sur le langage, Ramoul produit et partage de très courtes vidéos mettant en vedette des synonymes ou autres adjectifs proches de « merveilleux » dans divers lieux du quotidien.Quant aux textes-performances du blogue Grimper l’Everest en 31 jours – trucs et astuces de Jean-Sébastien Vague pour trouver le bonheur, ils sont inspirés de la quête du bonheur en x étapes faciles popularisée par les livres, magazines et autres plateformes de gourous. Le tandem s’est approprié chaque jour un conseil pour l’intégrer à son quotidien, dans une expérience performative qui questionne conformisme et singularité.

J’ai tenté une nouvelle combinaison de consignes : playlist + cohérence cardiaque + sourire, en même temps. C’était un peu complexe de respirer lentement sur de la musique à 150 bpm, donc j’ai fini en dansant.Il y a des jours où, il me semble, boire du vin et fumer des clopes me rendrait drôlement plus heureuse. » – extrait de Jour 10 : les cinq aliments qui rendent heureux

Vider le placard

Outre les oeuvres de Maximilien Ramoul et Jean-Sébastien Vague, qui y seront mises en espace, on verra dans l’exposition Normalité ostentatoire des installations, vidéos, performances de Soufia Bensaïd (Montréal), de José Breton (Québec), de Patrick Demazeau (France) et du duo Massecar • d’Orion  (Catherine Massecar et Érick d’Orion, Montréal). Sa prémisse nous invite à assouplir nos articulations sociales :

Tout ce qui s’exprime publiquement avec force élargit en quelque sorte le spectre de la normalité. Il nous appartient alors de modifier cette hallucination collective selon des modèles différents, provocateurs, déstabilisants ou simplement d’une festivité carnavalesque. »

Dans l’installation vidéo et sonore « Déclencheurs+Ucrhonique », Massecar • d’Orion a choisi d’opposer « une mise en scène de la vie non standardisée » à la vie normale en société. Pendant 7 jours, les deux artistes se sont prêtés au jeu de vivre à Normaland, une banlieue fictive qui pourrait être n’importe où, et y ont mené une existence parallèle à leur propre réalité.

Teaser de « Déclencheurs+Ucrhonique »

Dans une série de listes rédigées depuis 2015, Soufia Bensaïd met en lumière la relativité de la normalité, en regard des références culturelles. Native de Tunisie, installée au Québec, touriste en Amérique du Sud, c’est à partir de ces trois lieux qu’elle a construit les listes de son installation « Normal? ». L’artiste présentera également une performance lors du vernissage.L’oeuvre « Je suis un imbécile » de José Breton rassemblera projection vidéo, photos et textes. Ce militant engagé dans la défense des femmes rondes et d’une image corporelle positive y fait le constat qu’il demeure marginal dans son militantisme et que sa cause reste taboue au Québec.Quant à Patrick Demazeau, arrivé le 12 septembre à Québec, il déambule depuis dans le centre-ville en distribuant des reçus aux personnes qui lui offrent quelque chose – regard, salutation, autre geste en apparence banal dont on pourrait croire qu’il va de soi. Vous l’avez peut-être croisé dans Saint-Roch… Sinon, vous verrez dans l’exposition l’installation issue de sa déambulation.Ces six oeuvres, dit Folie/Culture, sont « autant d’ouvertures sur les espaces limites : il n’y a plus rien dans le placard ». Pour parvenir à cette sélection, le centre d’artistes de la rue Saint-Joseph avait procédé à un appel de propositions et reçu une soixantaine de dossiers. Fondé en 1984, Folie/Culture travaille à l’information, la sensibilisation et la promotion en santé mentale, à travers des événements à l’intersection du culturel et du social.

Normalité ostentatoire280, rue Christophe-Colomb Estvernissage jeudi 22 septembre 17 h – rencontre avec les artistes 16 hexposition jusqu’au 2 octobre – visites commentées 1er octobreVoir l’horaire

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