Huit équipes multi vont réinventer l’îlot Fleurie
Le 16 septembre 2016, au congrès annuel de l’Ordre des architectes du Québec (OAQ), huit équipes multidisciplinaires intergénérationnelles créeront des propositions d’aménagement pour le site sous les bretelles de l’autoroute Dufferin-Montmorency – l’îlot Fleurie – lors d’une charrette d’architecture organisée en partenariat avec le Centre de formation en développement durable (CFDD).
Une charrette?
La charrette prend souvent la forme d’un atelier de design qui permet d’explorer de nouvelles idées et qui favorise une meilleure planification des projets. La charrette se déroule sur une période de temps limitée. Des équipes multidisciplinaires de concepteurs sont invitées à élaborer des propositions. Outil de concertation, la charrette est une procédure qui permet de tenir un débat d’idées entre les parties prenantes d’un projet. », résume Isabelle Boucher dans Les concours d’architecture et les charrettes de design, un document de veille du ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire.
Les charrettes d’architecture professionnelles, traditionnellement plus compétitives, ont inspiré, dans la foulée de l’urbanisme tactique, des variantes citoyennes et collaboratives. Près de nous, les exemples vont du plan de l’îlot des Tanneurs de Verdir et Divertir (2010) aux ateliers participatifs de l’Atelier Le Banc pour le parvis de l’église Saint-Roch (2015) et avec Verdir Saint-Roch (2016), en passant par les cafés urbains d’EnGrEnAgE pour le parc John-Munn (2011) ou encore la démarche de Plan de mobilité durable de quartier dans Saint-Sauveur. Le site sous Dufferin-Montmorency n’y a pas échappé. Il a été abordé par des participants à l’atelier organisé par la Ville de Québec, en décembre 2014, lors des consultations préliminaires pour le Programme particulier d’urbanisme (PPU) secteur sud de Saint-Roch. Il a aussi fait l’objet de propositions par la coalition citoyenne du Programme *populaire d’urbanisme.
Esprit du lieu, es-tu là ?
Avant Envol et Macadam et le Cirque du Soleil, les échangeurs Dufferin-Montmorency ont vu fleurir des aménagements et une programmation – jardin communautaire, fleurs, sculptures, activités culturelles et sociales – auxquels les quelques vestiges encore visibles ne rendent pas justice. Tout avait commencé sept ans plus tôt, deux coins de rue plus à l’ouest, quand des résidents avaient décidé de verdir et d’embellir leur voisinage en friche. Une sorte de charrette citoyenne « sur le terrain », qui allait durer 15 ans, poussée par les Louis Fortier, Réjean Lemoine, Marcel Landry, Hélène Matte, Julie Picard, Don Darby, Laurent Gagnon, André Bécot… entre (fort nombreux) autres.
Stationnement suppléant pendant le chantier à place de la Canoterie, l’îlot Fleurie actuel est en mal de valorisation. Lors du dévoilement par la Ville de Québec du PPU secteur sud le 13 juin, l’image d’une place verdoyante, illuminée, attrayante, animée sous les bretelles d’autoroute a suscité l’enthousiasme sur les réseaux sociaux. Trois jours plus tôt, un homme d’affaires renommé de Québec partageait sur ces réseaux la photo d’une place publique européenne avec « jardin, containers, graffitis et trucs insolites », qu’il verrait bien « sous les échangeurs dans Saint-Roch ».
Une sorte de croisement entre SPOT et l’îlot Fleurie des belles années, dont on se souvient apparemment mal.
Des artistes de ces belles années rejoindront-ils les jeunes et moins jeunes architectes pour la charrette multidisciplinaire et intergénérationnelle ? Le récent article de Catherine Genest dans Voir, le blogue Saint-Roch, une histoire populaire et ses abondantes archives auront-ils contribué à faire (re-)connaître le riche patrimoine immatériel du lieu? L’îlot Fleurie est un beau terreau fertile pour enraciner une place publique ouverte à tous et sur l’avenir…
La charrette d’architecture de l’OAQ
La charrette d’architecture aura lieu le 16 septembre de 8 h à 16 h à l’Hôtel Pur. Les équipes qui souhaitent poser leur candidature doivent compter au moins un architecte expérimenté et un débutant ou stagiaire, un ingénieur et un intervenant d’une autre discipline (technologue, urbaniste, architecte paysagiste, artiste…). Des étudiants en architecture y seront jumelés, et les participants seront guidés par des experts du CFDD. Les équipes ont jusqu’au 1er août pour s’inscrire, gratuitement.
Voir les détails sur le site de l’OAQ.
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