Ghostly Kisses, entre Saint-Roch et l’éther
Ghostly Kisses, qui a fait la manchette la semaine dernière pour son succès sur Spotify, a vu le jour au printemps 2015, de l’association entre Margaux Sauvé et Dragos Chiriac. J’ai visité le duo au studio qu’il occupe présentement dans l’îlot des Tanneurs.
Des racines classiques
Violoniste, Margaux Sauvé a fait partie d’Émeraude, d’Équinoxe et collaboré avec d’autres artistes. Si elle manie le violon depuis l’âge de 5 ans, c’est avec Ghostly Kisses qu’elle a fait le saut comme chanteuse.
J’avais travaillé sur beaucoup de projets, mais je n’étais pas satisfaite. C’était bon, mais c’était les projets des autres. Je me suis dit : pourquoi je ne le ferais pas pour moi ? Alors j’ai décidé d’essayer. »
Le résultat s’est avéré convainquant, voire envoûtant. C’est aussi Margaux qui écrit les paroles des chansons du duo. À travers des études et emplois dans d’autres domaines, elle a toujours su qu’elle ferait de la musique. La dernière année le lui a confirmé.Arrivé au Québec en 1998 avec sa famille roumaine, Dragos Chiriac a toujours aimé les arts. Adolescent, il a joué du hip-hop, a eu la piqûre de la poésie : « Je capote sur Saint-Denys Garneau ! » C’est d’ailleurs d’un poème, de William Faulkner, que provient le nom de Ghostly Kisses. À l’université, Dragos avait choisi la philosophie avant de décrocher au deuxième cycle pour bifurquer vers la faculté de musique. Après un baccalauréat et une maîtrise, ce membre fondateur de Men I Trust est maintenant au doctorat en réalisation à l’Université Laval.Les racines classiques de Margaux et de Dragos insufflent aux pièces de Ghostly Kisses leurs sons plus organiques, le piano, le violon. Le tandem qualifie son style d’électro pop cinématographique. Aurait-il des envies de collaboration avec des artistes en arts médiatiques ou visuels ? « J’aimerais vraiment beaucoup ça ! », dit spontanément Dragos. Avis aux intéressé-e-s…
Saint-Roch et le numérique
Ghostly Kisses et Fjord, qui se connaissent depuis un peu plus de deux ans, sont passés par Montcalm avant de descendre la falaise. Pourquoi Saint-Roch ? « Les gars sont venus habiter ici. », résume Margaux. Dragos partage l’appartement avec Thomas et Louis de Fjord, et chaque groupe y a son studio.
J’aime Québec, le centre-ville, la vie culturelle est ici, tout est proche. Je cherchais un logement où on pourrait faire de la musique, de bonne dimension, avec les bons specs, sans risquer de déranger les voisins. »
Parmi leurs endroits préférés, ils citent le Pantoum dans Saint-Sauveur où ils répètent, La Cuisine et le Deux 22 qu’ils fréquentent, le Cercle où ils ont joué dans la série du Grand Boum pour la relève, une opportunité qu’ils ont beaucoup appréciée.
En plus de la salle et de l’encadrement professionnels, ça assure un cachet décent, peu importe le nombre d’entrées vendues. On remplit bien nos salles, mais ça fait vraiment une différence quand on commence. Ça nous a permis de rencontrer des artistes avec qui nous avons joué ensuite à Montréal, comme Helena Deland. On y a gagné aussi de nouveaux publics. »
Si elles ne rendent pas millionnaires, les plateformes numériques comme Spotify offrent un rayonnement intéressant. Grâce à des playlists par genre musical très précis et à des suggestions basées sur leurs goûts, des auditeurs d’un peu partout ont pu découvrir les pièces « One », « Such Words » et « Never Know ». Dans leur studio maison, les Ghostly Kisses font tout eux-mêmes, de la composition à la mise en ligne, en passant par les tâches administratives et promotionnelles les plus variées. Ce modèle de l’artiste-entrepreneur du numérique, s’il assure liberté et plein contrôle, a toutefois ses exigences.
Après avoir fait une chose une première fois, c’est plus facile, mais c’est certain que ça demande du temps – les affiches des spectacles, les réponses aux courriels, les réseaux sociaux… Éventuellement, dans le futur, pouvoir faire juste de la musique, on aimerait bien ! », admet Margaux.
Les Ghostly Kisses seront au Pantoum avec Hologramme ce vendredi 5 février. Il faudra ensuite attendre l’été pour les revoir sur scène, dans la région et au Québec. Entre-temps, un nouveau single et un clip sont prévus dans un mois et demi environ.
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