Fin de collection à L’Articho : se départir pour repartir
En prenant à l’automne 2014 le nom de Galerie L’Articho, l’espace d’exposition dans l’Encadreure des artistes sur la rue Saint-Vallier Est s’est engagé vers une nouvelle direction qui s’affirme avec l’exposition Fin de collection présentée jusqu’au 5 mars.
Cœur d’Articho
En 2015, on a un peu testé. Cette année, on resserre, le mandat se définit. Il y a des activités récurrentes, comme L’Articho fait son show en septembre. On développe aussi des expositions collectives non pas autour de thématiques, mais pour rassembler des artistes aux pratiques différentes qui travaillent avec une même technique ou un même support, par exemple le papier. On voudrait un événement annuel qui mette de l’avant le papier, un peu dans l’esprit de la foire Papier de Montréal. », explique Fanny Hénon-Lévy.
Celle qui pratique le dessin et donne des cours constate que son médium est un peu mis à l’écart des expositions, que les œuvres sur papier peuvent être perçues comme « pas finies » à côté des peintures, sculptures, installations… Par ailleurs, elle s’intéresse aux artistes qu’on voit peu à Québec ou dans les galeries.
On va chercher des artistes qui sont un peu hors du circuit classique pour les inclure dans les expositions collectives. Certains ont une pratique de longue date, comme Paul Laprise qui sera d’une prochaine exposition cette année. D’autres débutent. »
Cette mise en lumière d’œuvres moins largement diffusées, à travers la rencontre entre disciplines et pratiques, entre artistes émergents et établis, forme donc le cœur du mandat de L’Articho, bien perceptible dans Fin de collection.
Fin de collection, nouveaux départs
Certains artistes de la « relève » abordent une nouvelle pratique après des années dans une autre discipline. C’est le cas de Godliève Dekoninck, connue en éducation et comme auteure. Incidemment, on peut voir ses œuvres à la bibliothèque Monique-Corriveau en même temps que dans Fin de collection, comme c’est aussi le cas de Marlène Gagnon. La démarche artistique de Benoît Tremblay, graphiste de métier, est également assez jeune. Ses œuvres de la série Art de la rue se déclinent en tableaux, affiches, coussins. Alain Laprise a quant à lui repris une pratique un peu mise en suspens durant ses années d’enseignement en art.Micheline Fournier a mené une double vie, partagée entre deux passions : les mots et l’art visuel. Cette résidente de Saint-Roch a longtemps travaillé dans le quartier, joignant l’équipe d’infographie du Soleil à l’époque où il faisait face à l’ascenseur du Faubourg. Elle y a notamment rédigé les annonces et traduit les bandes dessinées. Issues d’un travail quasi monastique, ses œuvres sont réalisées avec de l’acrylique liquide dans un stylo. Sur place lors de ma visite, c’est presque incrédule que l’artiste a constaté qu’une de ses pièces avait trouvé preneur avant le vernissage.Également présente lors de mon passage, Marie-Dominique Rouleau a conservé quelques habitudes de son passé de biochimiste dans son approche artistique. Quiconque la rencontrera lors du vernissage doit l’entendre expliquer le flambage du Shellac sur ses encaustiques ou la distorsion des textiles synthétiques fondus au fer à souder ! Ses souvenirs de laboratoire ne sont peut-être pas étrangers au prix décerné en 2015 à son « Ipanema Map » au concours l’Art au parfum, où les artistes créent des pièces inspirées d’une fragrance. C’est après des débuts en vitrail et en aquarelle qu’elle a adopté le textile – en tableaux, en vêtements ou accessoires, seul ou avec des métaux…Des acryliques de Johanne Maheux et un triptyque de TREMA (Line Tremblay) complètent l’exposition, dont Denise Blackburn a dû se retirer pour des raisons techniques. Fin de collection réunit des œuvres qui ont échappé aux expositions passées des artistes et ne cadrent pas tout à fait avec leurs nouveaux projets en chantier. Les prix particulièrement accessibles de certaines pièces y révéleront peut-être des collectionneurs émergents.
- Le vernissage public de Fin de collection a lieu ce vendredi 12 février en formule 5 à 7 en présence des artistes.
- À lire ou à relire, un portrait de L’Encadreure des Artistes : L’Encadreure.
Galerie L’Articho/ L’Encadreure des artistes135, rue Saint-Vallier Est418 648-8195
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