Depuis septembre, Le Cercle Lab vivant propose Plexus, une série de concerts classiques intimes aussi diversifiés qu’accessibles. Celui de ce dimanche nous plongera dans l’univers baroque anglais avec l’ensemble La Fresque. Julia Gaudreault-Perron livre ici ses impressions sur le précédent, une soirée vibrante avec le Quatuor Crema.
L’été avait étiré ses longs bras jusqu’en octobre et la pluie tombait plus fraîche pour une première fois sur les rues vides de Saint-Roch. Un premier vrai dimanche soir d’automne, venteux et humide, parfait pour s’enfermer au chaud avec le chat, une doudou et des bouquins. Sauf que. Sauf qu’à quelques pas de chez moi, Le Cercle avait programmé un concert de musique de chambre, un quatuor à cordes reprenant quelques pièces du répertoire cinématographique de Philipp Glass. On m’avait dit du bien de leur dernier passage et je m’étais promis d’aller vibrer avec eux. Retour sur cette soirée de promesses tenues.En entrant dans la salle, je reconnais quelques habitués du milieu, des gens de la danse, des gens de cinéma, des visages de tous âges, reflets fidèles de la clientèle bigarrée de ce Cercle inclusif. Le silence se fait, les interprètes du Quatuor Crema entrent sur scène avec à la fois la prestance des musiciens classiques et la simplicité d’un jeans délavé. Après quelques extraits du film projetés au mur sur notre droite, deux violons, un violoncelle et un alto s’animent pour nous proposer la trame sonore de Mishima, hypnotique et toute en mouvement. Je retrouve cette oeuvre que j’adore, dans une version nuancée, presque apaisante. Je ferme les yeux et je flotte parmi les scènes de ce film japonais des années 1980 que j’affectionne tant.S’enchaînent ensuite les quatuor pour cordes no 5 et no 2, accompagnés de projections de villes d’Asie qui défilent en accéléré et à reculons. Essentielle, la projection ? Non, mais elle confirme certainement l’identité du lieu dans lequel je me trouve, où métissage et inter-influence sont lois.Pendant toute la soirée, un silence complet règne sur la foule, ne laissant entendre que les musiciens et quelques clinquements de verres qui me font croire que je pourrais tout aussi bien être en train d’écouter un pianiste dans un club de jazz d’Harlem. Le public sait la chance qu’il a d’entendre ce quatuor réunissant les talents de musiciens qui évoluent dans différents ensembles, dont l’Orchestre symphonique de Québec et Les Violons du Roy.Le seul défaut de ce spectacle vibrant aura été celui d’être trop court, mais n’est-ce pas là le prix de l’intensité de la performance ?
Plexus en formule Tea time
Que vous ayez eu la chance ou non d’assister à ce moment unique, vous pourrez vous laisser charmer par le prochain concert de la série ce dimanche 13 novembre en formule Tea time avec dégustation de thés et de scotchs sur fond de musique baroque. On ne peut qualifier la proposition de banale.Pour la suite, il ne restera plus qu’à attendre impatiemment la sortie de la programmation hivernale de cette série dont le nom dit tout : « Plexus : là où la musique te traverse le corps ».Pour plus d’information : http://le-cercle.ca/classique/