Beu-Bye 2016 : digérer les restants en riant local

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Du 8 au 17 décembre, le Théâtre de la Bordée accueille la troisième édition de la divertissante – et parfois écorchante – revue de l’année de l’équipe du Théâtre du temps qui s’arrête.

Déjà, l’équipe du Beu-Bye 2016 avait frappé fort avec ses deux vidéos promotionnelles mettant en vedette le petit Jérémy et le maire Labeaume (les vrais !), rappelant clairement sa capacité à la moquerie… et à l’autodérision. Le tout se concrétise sur les planches en un beau délire qui frôle tout juste la frontière de l’irrévérence, pour le plus grand plaisir du public.De retour pour une troisième année après le succès des éditions précédentes, le Beu-Bye compte cette fois sur des textes écrits par Jean-Philippe Côté, Jean-Michel Déry, Philippe Durocher, Lucien Ratio et Nicola-Frank Vachon, ainsi que ceux de quelques auteurs invités. Sur scène, on retrouve Joëlle Bourdon, Jean-Philippe Côté, Nicolas Létourneau, Edwidge Morin, Monika Pilon et Lucien Ratio, qui assure aussi la mise en scène.

beu-bye_2016_490Rire… fort, jaune, follement

Si le descriptif du spectacle annonce des « clins d’oeil grinçants à propos de l’actualité nationale et internationale », c’est avant tout dans sa saveur locale que le Beu-Bye se démarque et a tout le potentiel de plaire. En effet, dès que le spectacle s’ouvre sur un joueur de Pokémon Go en pleine partie de chasse dans le parc Saint-Roch, on sait que l’on ne se limitera pas aux grandes nouvelles internationales de l’année. On s’amusera aussi de ce qui a marqué le quartier et la ville, de la guerre entre les taxis et Uber aux radios commerciales en passant par l’amphithéâtre.Pendant la soirée se succèdent parodies, sketchs et chansons, qui sont tantôt loufoques, tantôt plus subtils, et qui ne manquent pas de souligner l’absurdité de notre monde. On rit fort de gags parfois faciles mais souvent efficaces. On rit jaune lors de sketchs sur des thèmes plus sensibles comme ceux de l’accueil de réfugiés syriens ou des agressions sexuelles à l’Université Laval. On rit follement devant la Céline Dion démesurée de Monika Pilon, le déjà caricatural Donald Trump bien rendu par Joëlle Bourdon et l’hilarant Régis Labeaume de Nicolas Létourneau. On rit, mais on s’attendrit aussi, comme lorsqu’on retrouve dans un numéro musical quelques grands disparus de cette année, dont le David Bowie particulièrement réussi de Lucien Ratio.

Un défi

beu-bye_2016_030Cette année encore, les efficaces interludes musicaux de Mathieu Campagna rythment le spectacle et évoquent l’actualité, à travers guitare, accordéon ou percussions. Mentionnons également l’efficience de la scénographie de Jean-François Labbé, toute simple mais donnant lieu à de jolies images dont celle des silhouettes de travailleurs de chantier, ombres menaçantes des projets de pipelines.La deuxième représentation, à laquelle j’ai assisté, n’était pas exempte de petits défauts nuisant à la pleine appréciation du spectacle : inégalité des propositions, sonorisation difficile des numéros chantés et transitions parfois laborieuses. Des imperfections bien pardonnables pour l’amplitude du défi que représente un tel exercice de fin d’année et que le rodage aura certainement permis d’estomper pour la deuxième semaine de représentations, qui commence ce mercredi.Prenons le temps de faire la paix avec l’actualité de 2016 et souhaitons-nous de retrouver cette joyeuse troupe de culottés pour la revue de l’année 2017, puisqu’elle nous aide si bien à digérer les restants et à rire local.Pour l’achat de billets : http://bordee.qc.ca/piece/piece-theatre-beu-bye-16/

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