Une soirée chez Molière : rires et fourberies

Scapin tente de convaincre Géronte, l'avare

J’oublie toujours à quel point Molière peut me faire rire et même réfléchir. Jusqu’à ce que je vois une de ses pièces, alors ça me revient : les serviteurs rusés, les maîtres un peu dépassés, les jeunes pleins d’idéaux, les situations rocambolesques, les stratagèmes, les dialogues, les mots, le jeu, les rires…

Assise dans la salle de la Bordée, j’ai vécu tout ça et plus avec Les Fourberies de Scapin. Une soirée d’où l’on sort heureux.

Le décorScapin est un serviteur. Rusé, il a la réputation de fourbe : il sait jouer des situations, pour les tourner à son avantage et à l’avantage de celui qu’il aide. Dans les fourberies, il met son talent au profit de la jeunesse. Les jeunes Octave et Léandre sont amoureux. Octave s’est marié à Hyacinthe, une fille pauvre sans père et dont la mère vient de mourir. Léandre, lui, est épris de Zerbinette, une Égyptienne. Ils craignent tous deux la réaction de leurs pères respectifs, Argante (Octave) et Géronte (Léandre), qui reviennent tout deux de voyage avec d’autres plans pour leurs fils. De plus, les deux amoureux ont besoin d’argent : Octave pour faire vivre sa belle sans-le-sou et Léandre pour payer la rançon de sa belle aux Bohémiens qui menacent de l’emmener. Octave et Léandre se tournent vers Scapin dans l’espoir que sa ruse et son habilité à se jouer des autres les aideront.

Ce résumé est grossier : les situations imaginées par Molière vont plus loin. Mais tout vous dire reviendrait à vous gâcher le plaisir, en partie. Car même si on peut connaître cette pièce, il faut voir cette mise en scène de Jacques Leblanc qui a su rendre hommage aux mots et dialogues de Molière. 

Sans artifices inutiles, sa direction est précise et met l’accent sur les personnages, leurs conflits. Le vrai maître, on le sent, c’est Scapin. 

Le décor devient une chaire de jugeLe décor imaginé par Ariane Sauvé consiste en une haute tour de meubles et de portes d’armoires empilés les uns sur les autres. Au gré de la mise en scène, il devient un troquet de coin de rue, la chaire du juge, une galère turque… 

Et que dire du jeu des acteurs ! Drôle, sans jamais aller vers la caricature grotesque. Vous croyez aux personnages, à leur détresse, à leurs traits de caractère. Même si, selon moi, chacun brille, j’ai des mentions spéciales : Christian Michaud et son Scapin tout en ruse, irrévérence et élégance et Jack Robitaille caché sous les traits de Géronte, avare, dépassé et plein de subtilités – et ce son qui sortait de sa bouche chaque fois qu’il arrivait !

Les acteurs transmettent leur plaisir. Leur plaisir de jouer.

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Bref, une pièce à voir. Vous y rirez avec toute la salle et vous en sortirez heureux. Ça fait du bien, ça réchauffe par ces temps froids. 

Les Fourberies de Scapin est présentée jusqu’au 14 février au Théâtre de la Bordée. Pour acheter vos billets ou avoir plus des renseignements sur la pièce, rendez-vous sur la page des Fourberies sur le site de La Bordée

 

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