
Je me suis rendu au Lieu, centre en art actuel ce vendredi 20 mars pour assister à la soirée de performance Penser, Attaquer, Construire. Trois verbes, trois nécessités. Nous étions plusieurs à attendre, verre de bière à la main, dans une salle blanche qui pourrait servir de décor aux limbes.
Christophe Barbeau
Le performeur est entré décontracté. On aurait pu penser qu’il était un spectateur comme un autre. Il a demandé à des volontaires de lire des passages intéressants de livres qui portent sur l’art. Souvent, les textes portaient sur la façon dont l’art influence les sociétés. Des textes philosophiques frappants, qu’on voulait recevoir à la manière de l’auteur. Si l’auteur était d’origine hongroise, on demandait de lire avec un accent hongrois et ainsi de suite. Après trois extraits de livres, Christophe Barbeau a simplement annoncé que c’était terminé.
Marie-Claude Gendron
C’est une Marie-Claude Gendron mystérieuse qui s’est présentée dans la salle tamisée pour l’occasion. Elle a posé une coupe de vin à ses pieds avant de sortir de sa poche un objet brillant attaché au bout d’une corde. Elle s’est mise à l’envoyer de gauche à droite comme une horloge, ou pour nous hypnotiser. Une dame dans l’assistance lisait un texte. À la fin, la performeure a laissé tomber l’objet qui devait casser la coupe, mais elle l'a ratée. Elle est alors sortie derechef de la salle. Nous l’avons vue passer dehors par les fenêtres et avons compris qu’il fallait la suivre. Je n’ai pas eu la présence d’esprit de prendre mon manteau, mais il faisait assez chaud ce soir-là. Madame Gendron a attendu que l’assistance forme un demi-cercle dans le stationnement du Lieu. Elle est allée chercher une plante suspendue, morte, qui était pleine de neige. Elle s’est mise à brasser l’objet dans un mouvement de va-et-vient. La neige qui s’en échappait rappelait l’encensement. Lorsqu’elle est partie plus loin sur la rue de la Reine, nous étions environ une cinquantaine à la suivre.Marie-Claude nous a entraînés dans un stationnement derrière des blocs appartements. Elle est montée sur un banc de neige et a développé une longue feuille blanche avant d’y mettre le feu. Ensuite, elle a trouvé un seau dans l’arbre, dont elle a versé le contenu derrière elle sur la feuille. Un liquide noir coulait, peut-être en écho au pétrole. Avant de descendre, l'artiste a trouvé dans l’arbre une longue perche au bout de laquelle était accroché une guimauve ou un objet blanc. Elle avait peine à se promener dans le quartier avec cette perche qui accrochait parfois les fils électriques. Ils étaient environ 50 à suivre une femme munie d’une longue perche sur la rue de la Reine. Les passants n’y comprenaient rien. Je suis retourné à l’intérieur, j’avais trop froid. On m’a dit qu’elle avait fait le tour du pâté avant de revenir.
Steven Girard
Après avoir refait le plein de bière (3,50 $), nous avons retrouvé la salle avec au sol différents objets qui n’avaient aucun rapport entre eux. Girard allait nous faire la démonstration au ralenti de toutes les étapes d’une détonation. Du déclenchement à la sortie de la balle du fusil jusqu’à l’impact, nous allions comprendre ce qui reliait les curiosités. Après avoir bourré le dos de son chandail de morceaux de bois, l’artiste a allumé une bougie et laissé tomber le tout par terre dans un capharnaüm fidèle au thème. Où pouvons-nous voir un humain mimer les différentes étapes d’une explosion au ralenti ?Au Lieu ! Malheureusement, j’ai raté la dernière performance de la soirée, puisque j’avais rendez-vous au Dauphin, mais j’y suis retourné l’autre semaine. J’y ai vu un lapin faire une cérémonie du thé et une femme presque nue gonfler des ballons remplis de liquide pour ensuite les faire exploser sur son corps. C’est LE Lieu pour passer un vendredi soir pas comme les autres. Je deviens membre aussitôt que je me dégage un 20 $. Informez-vous sur les prochaines activités ici :
Le Lieu, centre en art actuel345, rue du Pont418 529-9680