On jase de toit – ma Nuit des sans-abri avec Michelle et les autres
Pour ma troisième visite comme blogueuse de Monsaintroch.com à la Nuit des sans-abri organisée par le Regroupement pour l’aide aux itinérants et itinérantes de Québec (RAIIQ), j’ai fait équipe avec une artiste mexico-canadienne en résidence à la CHAMBRE BLANCHE.
Michelle
Expatriée depuis plusieurs années à Amsterdam, Madrid, Berlin, Michelle Teran s’intéresse aux milieux urbains et aux initiatives citoyennes, notamment en habitation. À Québec, elle poursuit jusqu’en décembre un projet qui explore le droit au logement. Quoi de mieux que la 14e Nuit des sans-abri comme occasion d’aborder la question sous tous ses angles avec une diversité de personnes, caméra et enregistreur audio numérique au poing?
Mathieu, Nathalie, Steve et Stuart
Quatre femmes d’une même famille – la fille, la mère, la grand-mère, la tante – qui circulaient dans la foule avec pommes et muffins nous ont parlé de l’importance de partager quand on a la chance de n’avoir manqué de rien. Ayant déjà vécu dans la rue, Mathieu s’est dit heureux de redonner au suivant depuis qu’il travaille pour la roulotte Le Marginal, une initiative de la Société Saint-Vincent-de-Paul qui distribue nourriture, produits d’hygiène, vêtements.Nathalie de la Clinique SPOT a souligné la nécessité de maintenir une diversité dans l’offre de logements pour éviter la ghettoïsation, ainsi que l’importance du milieu de vie au-delà du simple toit. Stuart a jeté un regard historique sur notre occupation du territoire, sur l’abandon des régions au profit des grands centres urbains. Steve et quelques autres ont cité les variantes des chartes et constitutions québécoises, canadiennes, internationales en matière de droit au logement.
Régis, Raymond…
Croisé peu avant notre départ, le maire Régis Labeaume – dont c’était la première visite à la Nuit des sans-abri, a-t-il admis, rappelant du même souffle son implication passée avec Centraide – a parlé de l’importance du logement social et du peu de fonds alloués actuellement par « les gouvernements ».Quelques minutes plus tard, Raymond Côté, candidat sortant du NPD dans Beauport-Limoilou, nous confiait avoir beaucoup appris en visitant la Nuit chaque année durant son mandat et nous rappelait une motion déposée par son parti. En venant plus tôt, nous aurions croisé aussi ses rivaux libéral et bloquiste.
…et Fido
Parmi les kiosques d’information, de collecte de chaussettes et sous-vêtements, de distribution de soupe, café et vêtements se trouvait une table garnie de biscuits pour chiens. Plusieurs animaux de compagnie partagent la vie de personnes itinérantes. Les propriétaires, en interdisant les animaux, contribuent à la problématique d’accès au logement, a indiqué une jeune technicienne en santé animale.Comme chaque année, des musiciens locaux, dont le Sherpa House Band et une formation comptant des membres de Zéphyr Artillerie, se sont succédé sur la scène de place de l’Université-du-Québec. Des expositions documentaient les réalités de l’itinérance : outre les photos de Trajectoires d’Isabelle Houde, une ligne du temps retraçait l’histoire de l’itinérance à Québec des origines de la ville à nos jours. Je reviendrai certainement sur cette initiative de la Ligue des droits et libertés – section de Québec dans un prochain billet.Entre-temps, des extraits de notre Nuit des sans-abri feront partie de la projection-discussion de Michelle Teran le samedi 7 novembre prochain à 14 h la CHAMBRE BLANCHE, sur la rue Christophe-Colomb.[ À lire sur le même sujet : Un arc-en-ciel à la tombée de la Nuit et Réal ou la Nuit des sans-abri. ]
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