Noctem Artisans Brasseurs et la fierté des microbrasseries saint-rochoises
Ces cinq gars qui se sont rencontrés à l’Université Laval, autour d’un projet de bières, réaliseront leur rêve en ouvrant Noctem Artisans Brasseurs sur la rue du Parvis début septembre. Face à La Korigane et La Barberie, microbrasseries bien établies à Saint-Roch, la nouvelle venue souhaite apporter « une offre complémentaire et non de la concurrence », soutient Jean-Philip Paradis, superviseur.
Faire la bière qu’ils aiment
Grâce au groupe étudiant Microbroue de l’Université Laval, quatre des cinq garçons ont vendu leurs premières bières au resto-bar Le Cactus sur Myrand. Ils ont étudié dans des domaines très différents tels que les sciences et la technologie des aliments pour Vincent Laverdière Fortier ou l’actuariat pour Jean-Michaël Noël, une belle complémentarité, selon eux, pour la future entreprise.D’autres ont tout de même un pied bien ancré dans le monde brassicole. C’est le cas de Yann Gravel, brasseur à La Barberie, de Brian Pierce, qui a ouvert tous Les 3 brasseurs à Québec ou encore de Jean-Philip Paradis, employé à La Voie Maltée. Tous avaient envie de se retrouver autour d’un processus créatif axé sur leur passion commune, la bière : « On voulait partir notre propre entreprise et on avait chacun la même vision du produit. Alors on s’est dit qu’on pouvait unir nos forces pour travailler ensemble », raconte Jean-Philip Paradis, directeur de l’administration pour Noctem.
3 150 pieds carrés pour « un lieu simple »
Quand le local de l’ancien Yuzu s’est libéré, le groupe cherchait un emplacement depuis un mois et demi, notamment en Haute-Ville, pour démarrer son projet. Finalement tombé au bon endroit au bon moment, Noctem se retrouve en plein quartier Saint-Roch sur la rue du Parvis. « C’était juste l’endroit parfait », affirme l’un des administrateurs.
On va brasser ce qu’on veut boire tout en recherchant des nouvelles saveurs avec des fruits, des herbes et des épices. Notre démarche est nord-américaine puisqu’on reprend des styles européens qui existent déjà, pour les personnaliser à notre goût : plus fort en alcool, plus houblonné, plus fruité ou alors plus acide. En apportant nos petits fruits québécois ou du sirop d’érable, on crée des nouvelles recettes », explique Jean-Philip.
L’espace ne manquera pas dans ce grand local : 3 150 pieds carrés, 800 litres de bières brassées, 22 employés (pour 220 candidatures!) et une terrasse. Quant au style du lieu, Jean-Philip Paradis le décrit comme étant « très épuré » :
Il n’y aura pas de flafla. On aura à la fois du béton brut, de la céramique et du bois avec des banquettes, un podium et un bar en contreplaqué. On veut garder ça très simple pour mettre l’accent sur la bière, sans avoir à dépenser des milliers de dollars en lumières ou en peintures. L’ambiance sera tout de même accueillante et chaleureuse. »
Côté nourriture, la carte est prometteuse : des tapas, de la charcuterie et des fromages québécois, de la viande fumée, des produits locaux qui tiennent à cœur aux fondateurs de Noctem. Le midi ? Des sandwichs et des sodas maison. À terme, ils veulent aussi vendre leurs bières en canettes et en faire d’autres vieillies en fût de chêne.Si vous vous demandez ce que signifie Noctem, c’est au latin qu’il faut se référer avec l’expression Carpe noctem : profiter de la nuit, un clin d’œil au logo du chat noir, la mascotte des cinq fondateurs.
De la solidarité entre microbrasseries
Contexte particulier dans le quartier : les deux microbasseries La Korrigane et La Barberie sont déjà bien établies, et deux nouvelles annoncent leur venue cet été, Noctem et Griendel, qui devrait ouvrir sur la rue Saint-Vallier Ouest, tout près dans Saint-Sauveur, grâce à du sociofinancement via La Ruche. Quand on demande à Jean-Philip Paradis s’il n’a pas peur de la concurrence, il répond :
La multiplication de microbrasseries dans le quartier, c’est ce qu’il y a de mieux, je trouve. Au contraire, on veut créer un axe et même un parcours touristique qui passerait par les quatre lieux avec des dégustations. On s’entraide beaucoup en brassant avec d’autres brasseries, en se conseillant ou en se prêtant des équipements. Il y a beaucoup d’échanges entre nous, malgré ce qu’on croit. Les vrais compétiteurs, ce sont les grands brasseurs commerciaux comme Molson ou Labatt. Alors entre microbrasseries, on se rassemble et on se soutient pour les contrer, sinon on n’a aucune chance de les battre. »
À l’ouverture, Noctem proposera six bières brassées dans d’autres brasseries comme Le Naufrageur à Carleton-sur-Mer, ce qui donnera l’occasion de goûter également aux gaspésiennes. Vers septembre, avec son équipement de brassage, Noctem disposera de 16 lignes de fût.L’eau à la bouche ? La nouvelle microbrasserie participera au Festibière de Québec du 13 au 16 août à l’Espace 400e Bell, occasion pour elle d’offrir une dégustation à des potentiels clients quelques semaines avant l’ouverture.
Noctem Artisans Brasseurs438, rue du Parvis
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