Maelström : la génération Y au Studio P

Les quatre comédiennes n'hésitent pas à s'adresser directement au public pour faire part des préoccupations de la génération Y, dont elles font toutes partie.
Les comédiennes n’hésitent pas à s’adresser directement au public pour faire part des préoccupations de la génération Y, dont elles font toutes partie.

De passage au Studio P les 29 et 30 juillet derniers, le Théâtre de la Foulée, jeune compagnie montréalaise, a présenté Maelström : moi qui parle à rien et toi qui entends tout – Entre nous le silence, une création sur les préoccupations de la génération Y. Abordés tantôt avec humour, tantôt avec plus de gravité, la sexualité, l’argent, les relations sociales et familiales ainsi que l’image n’ont pas été épargnés.

L’ouverture du spectacle donne immédiatement le ton. Quatre jeunes femmes, nées entre le début des années 1980 et avant l’an 2000, se présentent au public dans une cacophonie festive. Sous ces airs de fête, Mélanie, Roxanne, Marie-Pier et Paméla vont tour à tour dévoiler leurs premières fois, leurs fantasmes, leurs peurs. Une heure de confessions et d’échanges où le Maelström – puissant tourbillon d’eau en Norvège – de leur époque les entraîne dans des réflexions naturelles qu’elles partagent, non sans complexes, avec le public.

Égocentriques

Le spectateur est lui aussi pris dans ce tourbillon de la vie au gré des situations de ces personnages vingtenaires-trentenaires. Nostalgiques ou surpris, on ne peut pas rester indifférents face à de tels fragments d’intimité. Marie-Pier nous raconte sa première fois et son (très drôle) rapport aux poils; Roxanne, son premier one night stand, nuit sans lendemain qu’elle vit à ses dépens; Paméla, ses plaisirs solitaires devant du porn sur Internet; enfin, Mélanie, se voit vieillir en tant que femme dans 10, 20… 50 ans.Certains se sentiront peut-être gênés d’entendre quelques détails, néanmoins on rit beaucoup, on se reconnaît dans certaines situations et on s’étonne dans d’autres.Ces vingtenaires-trentenaires se décrivent souvent comme égocentriques. Par le biais de monologues, elles s’adressent directement au public et partent plusieurs fois à sa rencontre pour mieux attirer son attention. L’intimité se crée. Certains spectateurs n’hésitent pas à leur répondre.

Laboratoire théâtral au féminin

Les quatre jeunes femmes sont parties de séances d’improvisation pour bâtir ce spectacle. L’improvisation, elles l’ont gardée dans une séquence récurrente de la pièce qui s’appelle « Ce que je dirai à… » où le public pige un papier dans un bol en contenant une multitude. Les personnages ont ainsi pu s’exprimer sur ce qu’elles auraient pu dire à leur mère, « leur enfant pas né » ou encore à la secte raëlienne. Moments d’ébullition.Déjà récompensé meilleur texte francophone au Festival Saint-Ambroise FRINGE de Montréal, ce laboratoire théâtral effervescent passe bien vite. La metteure en scène et interprète, Mélanie Chouinard, nous a indiqué qu’il s’enrichira au fur et à mesure des représentations. Cette évolution permettrait alors d’intégrer d’autres réflexions, en dehors de la sexualité, qui prend jusqu’ici beaucoup de place dans le spectacle.Quoi qu’il en soit, l’heure est divertissante, et les quatre comédiennes parviennent à nous faire réfléchir sur des situations aussi touchantes que cocasses pour cette génération, qui n’a jamais été autant dominée par le regard de l’autre.Prochain passage du spectacle à la Fabrique de la paroisse à Mirabel le 4 août prochain.La compagnie du Théâtre de la Foulée sur Facebook

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