GM Développement veut dialoguer

802-806 rue Saint-Joseph GM Développement
Toutes les images de cet article sont tirées du document projeté par GM Développement lors de sa présentation au Conseil de quartier de Saint-Roch le 29 octobre 2015

C’est sur le thème du dialogue avec le quartier que Jean Campeau a amorcé hier, devant le Conseil de quartier de Saint-Roch et son public, la présentation des projets de GM Développement qui devraient prendre forme à plus ou moins courte échéance dans le paysage saint-rochois.

Loger les travailleurs

D’entrée de jeu, le promoteur a dit vouloir entendre les citoyens quant au type de commerces qu’ils souhaiteraient voir s’établir dans le quartier, et il a souligné le besoin de densifier. Saint-Roch doit accueillir selon lui de 4000 à 5000 résidents de plus, donc de l’habitation – pas forcément des copropriétés, mais des habitations « accessibles de prix à la vente ou en location ». À ceux qui se sont inquiété du nombre de projets déjà lancés ou annoncés par d’autres, le promoteur a rétorqué que selon lui, il n’y en avait pas trop, même qu’il en manquait. Il estime toutefois qu’il y a assez de logement social et communautaire dans le quartier, que d’autres secteurs de la ville pourraient en accueillir davantage, pour une meilleure répartition.Parmi les futurs résidents, Jean Campeau identifie les travailleurs des entreprises de Saint-Roch. Si ces travailleurs peuvent s’établir dans le quartier, le promoteur est confiant que ces entreprises y demeureront. Il cite l’exemple de Promutuel, qui serait restée s’il y avait eu plus de logements de qualité pour ses employés.

De la verrue au trapèze

« On a une verrue », a dit Campeau du bâtiment actuellement placardé à l’angle des rues Saint-Joseph et Mgr-Gauvreau, qui daterait selon ses sources de 1843. Le bâtiment avait fait l’objet d’une consultation publique au printemps, pour permettre à ses deux étages d’accueillir un bar-terrasse. Ses fondations sont solides, les travaux prévus visent une restauration du patrimoine (image à la une ci-haut). Autre bâtiment qui ne paie pas de mine, la maison incendiée sur la rue Notre-Dame-des-Anges près de Dorchester sera rénovée pour accueillir des bureaux.Parmi les images jamais diffusées à ce jour, on a pu voir celle de l’édifice en forme de trapèze allongé projeté pour le site de l’actuelle station-service Irving sur Charest au coin Langelier. C’est un rêve de réaliser une construction avec de tels angles, a confié Campeau. Forcé de décontaminer, il aménagera du coup un stationnement sous-terrain.Le projet pour le site de l’ancien Omer de Serres sur la rue Caron, que le promoteur avait présenté en 2013, est en attente du PPU secteur sud. L’attente, les délais, les contraintes et les années de dialogue avec la Ville en amont des chantiers ont été évoqués à plusieurs reprises par le promoteur.On a pu voir ou revoir dans ses images le projet imminent pour les étages au-dessus du Artemano (ancien bâtiment de ASSH) sur Saint-Joseph (face à cet autre immeuble en construction) où se trouve Le Hub, et celui développé pour le terrain de stationnement derrière. L’ensemble des projets présentés devrait ajouter environ 150 unités d’habitation dans Saint-Roch.

La lumière, la verdure… et le marché

L’éclairage et la végétalisation, de la rue Saint-Joseph notamment, sont pour Jean Campeau deux gros points à améliorer dans Saint-Roch. Il aimerait voir deux fois plus d’éclairage sur l’artère commerciale, cherche à en rajouter à même ses projets puisque la Ville ne compte pas le faire. Quant à la verdure, il en souhaite davantage dans l’espace public. Questionné sur le verdissement intégré à ses projets, il a mentionné avoir investi dans une étude sur des espèces pouvant croître à l’ombre, pour contourner les contraintes liées à l’ensoleillement.À quelques reprises durant sa présentation, Jean Campeau a insisté sur la difficulté d’être parmi les seuls promoteurs à développer Saint-Roch, sur le besoin d’insuffler la vitalité à la rue Saint-Joseph, sur les efforts qu’il concède pour attirer plus de gens dans le quartier. Il a dit souhaiter voir d’autres promoteurs dans le quartier, et même se réjouir que Cromwell réalise la tour Fresk à place Jacques-Cartier – un site pour lequel GM avait initialement un projet.Certes, le promoteur a fait figure de pionnier du développement immobilier de Saint-Roch depuis les années 1990… Reste que dans le contexte économique actuel, ce sont toutes les artères commerciales, voire tous les centres commerciaux, qui perdent des plumes. Peut-être, dans son dialogue, l’insistance sur la grande difficulté de Saint-Roch gagnerait-elle à être nuancée?Plusieurs des personnes présentes se sont dites surprises après le départ de GM Développement. La plus grande surprise sera peut-être venue de Geneviève Marcon, discrète durant la présentation, qui a amené dans le dialogue le départ du Marché du Vieux-Port, une préoccupation pour elle et son partenaire d’affaires. Les promoteurs et leur public étaient du même avis sur l’intérêt, le besoin d’avoir des marchés publics dans les quartiers, dont un à Saint-Roch, qui contribuerait à attirer des nouveaux résidents.

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