Troc et collaboration dans Saint-Roch : revenir à l’humain
Ces temps-ci, je renoue avec le troc. Lasse des considérations économiques, des discours sur la productivité et des coupures parfois cruelles qui alourdissent tant le climat social actuel que mon petit-quotidien-à-moi, je me tourne vers l’humain. Celui qui donne, qui partage, qui échange et qui collabore. Je ne sais pas si je suis la seule (dites-moi !), mais ça me fait rêver d’un monde qui fonctionne autrement, sur des bases plus équitables, plus écologiques et où, au gré des échanges, on se sent un peu plus connectés… avec soi, avec l’autre, avec la planète ! Ces temps-ci, j’ai un aperçu de ce monde ouvert et collaboratif et – bonheur ! – c’est dans mon quartier chéri que ça se passe. Trois concepts différents, mais aux valeurs similaires m’ont donné trois grandes bouffées d’air frais ces derniers jours.
Renouveler sa garde-robe gratuitement
On a tous, au fond de nos tiroirs, quelques vêtements que l’on n’aime plus assez pour les porter, mais assez pour ne pas s’en débarrasser. On réserve les deux ou trois plus jolis morceaux pour les copines, mais les autres ne peuvent-ils pas avoir une seconde vie ? C’est le pari qu’a fait l’équipe de À 4 épingles en organisant le Troc-à-porter qui a eu lieu au Cercle vendredi dernier. Le concept est simple : en offrant au préalable un bon gros sac de linge, on recevait dix coupons valides pour se procurer dix vêtements ou accessoires lors de l’événement. Ambiance musicale, cocktails, bouchées et douce compétition entre les participantes (le féminin l’emporte, vous êtes surpris ?); l’événement a été une réussite. Et vous devriez voir la jolie robe à pois que j’y ai trouvée !Pour une idée de l’ambiance…
La boîte aux trésors littéraires
Chaque jour, en montant l’escalier Badelard pour me rendre au boulot, je dépose un livre dans cette jolie cabane bleue surmontée d’un bateau. À mon retour en fin de journée, j’y en récupère un autre, laissé par un concitoyen. Initiative de Verdir et divertir, la cabane à bouquins invite les passants à prendre un livre et à y en déposer un autre. Ma collègue blogueuse Suzie, administratrice de l’organisme, nous en parlait justement hier dans ce billet. Complètement émerveillée par le concept – et par les trouvailles que j’y ai dénichées – je le suis encore plus de constater que chaque jour, l’inventaire se renouvelle.Et que dire des brèves rencontres que j’y fais avec de curieux timides qui n’osent pas trop en ouvrir les portes vitrées ou des habitués comme moi qui en font un rituel quotidien. La cabane à livres permet d’échanger autant de sourires et de conversations spontanées que de bouquins, ce qui fait tout son charme. Au fil d’une discussion, je me suis même permis de conseiller un jeune homme sur le bon livre à adopter. Dire qu’il n’avait pas lu un de mes coups de coeur qui s’y trouvait !
Collaborer aussi, c’est troquer
Le troc, ça ne se limite pas au matériel. Je suis d’avis qu’on peut aussi troquer les idées, les compétences et les ressources. C’est le concept derrière le coworking estival, lancé mardi soir dernier au Cercle (eh oui, encore le Cercle qui innove !). Dans ce lieu devenu récemment laboratoire vivant, la cocréation et la collaboration sont en pleine effervescence. Le 5 à 7 de lancement de la formule coworking, fort sympathique, donnait une idée de ce qu’on pourra y vivre tout l’été en mode expérimental : entrepreneurs, travailleurs indépendants, artistes et autres se rassemblent pour échanger leurs idées et en faire exploser le potentiel, wi-fi et thé glacé inclus ! Parions que cet incubateur donnera vie à d’autres projets ingénieux pour notre quartier. Ces trois initiatives me font dire qu’en ces temps d’austérité budgétaire, délaisser un peu l’argent et les calculs en misant un peu plus sur l’humain et le partage de ses ressources est particulièrement rafraîchissant. À quand d’autres initiatives du genre ?
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