Saint-Roch, ça rocke!

Dominic Champagne rockeC’est ce que mes deux neveux me disaient quand ils m’ont rendu visite cet été. Saint-Roch est un quartier que j’ai fréquenté, que j’ai redouté, puis que j’ai adopté à bras-le-corps après une drôle de passe amour-haine.Au début, je cherchais dans Saint-Sauveur, mais une évidence s’est pointé  le nez rapidement : je suis un gros consommateur de transport en commun. Pour mon travail surtout, mais aussi pour aller n’importe où. J’ai besoin d’habiter près des Métrobus, et Saint-Sauveur n’est pas encore desservi à mon goût.

Je craignais de déménager, j’étais bien dans mon deux et demi aux portes de Limoilou depuis quatre ans. Je le connaissais trop, mon quartier et je dois avouer que ça commençait à me taper sur les nerfs. Quand tu sais que ton quatrième voisin de gauche a un chat qui s’appelle Caramel… en tout cas ! De toute façon, je m’étais donné comme politique que je n’allais pas habiter Limoilou toute ma vie et que si l’occasion se présentait un jour, il serait sain d’aller vivre ailleurs.

côte BadelardJe fréquentais Saint-Roch depuis quatre ans aussi, je n’étais pas loin. J’ai trouvé un trois et demi parfait pour moi dans lîlot des Tanneurs : « Autrefois parsemé de tanneries et de manufactures de vêtements, l’îlot des Tanneurs s’étend entre le coteau Sainte-Geneviève et la rue Saint-Vallier Est, du boulevard Langelier jusqu’au pied de la côte d’Abraham. » Merci Suzie Genest.

Ce quartier, je l’aime depuis longtemps, mais j’appréhendais des voisins fuckés, le bruit du trafic, le monde saoul qui sort des bars… La première soirée suivant mon déménagement, j’ai exploré à vélo l’îlot. J’ai vu une affiche sur la porte de mon voisin : on allait y construire un gros complexe de condos de 26 unités et trois maisons de ville. Mon appréhension était consommée. Ce fut tout un choc ! Frappé de plein fouet par l’embourgeoisement, je me suis demandé si j’allais casser mon bail.

rue Christophe-Colomb EstMes premières expériences à vélo ont été affreuses. J’avais l’impression que je ne pouvais passer nulle part. Une fois, j’ai eu peur et je me suis fait intercepter par la police. J’étais tellement de mauvaise humeur que j’ai écrit une lettre à l’arrondissement pour expliquer mon point de vue. J’ai reçu plusieurs accusés de réception et je me suis aperçu que les instances étaient très à l’écoute.

N’empêche que le réseau cyclable fait dur. En fait, il n’y en a pas. J’ai trouvé le moyen de faire des détours pas trop dangereux pour rejoindre la piste de la rivière Saint-Charles ou pour traverser le quartier d’est en ouest. Je me suis acheté un casque au MEC.

Puis j’ai découvert Le Nektar. Puis j’ai découvert Saint-Joseph. Saint-Joseph est spéciale à toute heure. On y rencontre toujours quelqu’un, des amis en transit qu’on n’a pas vus depuis très longtemps. Tout le monde passe par ici. Saint-Joseph, c’est du gros potentiel sur deux pattes. Tous les jours, elle prend sa place. Tous les jours, elle devient la plus belle rue de Québec.

Ateliers du roulement à billesJe me suis aussi aperçu que j’étais proche de tout. Marcher de Jos Dion jusqu’à La Barberie, manger une poutine Chez Gaston, boire une pinte de Récolte à La Korrigane en écoutant le hockey, magasiner des gogosses à L’Inventaire, jouer au billard aux Salons d’Edgar et à Miss Pacman au Macfly, voir un show de métal au Scanner… Je m’amuse comme du monde et je n’ai même pas découvert la moitié du quartier !

Saint-Roch, plus je le connais, plus j’ai le goût de le prendre à bras-le-corps, d’y faire un high five. J’ai le goût d’y flatter sa vieille bedaine d’ouvrier, d’écouter ses histoires et d’y payer un shooter, en son honneur ! C’est pourquoi je vous proposerai une série sur ses tavernes très bientôt. J’aurais voulu parler de son histoire de violence et de ses soulèvements, de la place Jacques-Cartier… mais il faut que je m’arrête. J’ai tellement de choses à dire ! J’y reviendrai.

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