Pierrette la brigadière

Pierrette Bergeron, 73 ans, est brigadière scolaire à l’intersection des rues Prince-Édouard et du Pont, tout près de son domicile, depuis 1995. Derrière son oeil vif et son bonjour jovial, on imagine un timelapse de presque deux décennies...

Pierrette la brigadière | 18 novembre 2014 | Article par Suzie Genest

Pierrette Bergeron, 73 ans, est brigadière scolaire à l’intersection des rues Prince-Édouard et du Pont, tout près de son domicile, depuis 1995. Derrière son oeil vif et son bonjour jovial, on imagine un timelapse de presque deux décennies…

Rapide et dangereux

Quand on lui demande ce qui a le plus changé sur son coin de rue près de l’école des Berges, Pierrette répond sans hésiter : « Le trafic. Beaucoup plus rapide. Rapide et dangereux. »  Elle a vu des gens se faire renverser, une voiture foncer dans l’édifice F-X Drolet juste derrière elle…

Des véliplanchistes et des cyclistes de tous âges, plus rares à ses débuts, se sont ajoutés au flot de circulation quotidien : « Faut les mettre à notre main ! » Un leitmotiv qu’elle a adopté pour dompter les « inconscients » et se faire respecter. Même les policiers, auxquels elle a dû parfois téléphoner, connaissent maintenant son nom, dit Pierrette en riant.

De tough à médium saignant

Dans son emploi précédent, Pierrette était agente de sécurité au Centre d’accueil Mont-D’Youville. Auparavant, elle avait vécu et élevé ses trois enfants à Montréal. S’installer dans la Basse-Ville de Québec ne l’inquiétait guère, même si son voisinage en 1995 était « plus tough ». Et aujourd’hui ? « C’est médium saignant ! », badine-t-elle.

Sur son coin de rue, la brigadière remarque une plus grande diversité culturelle qu’à ses débuts. Elle estime que le nombre de familles a beaucoup augmenté dans le quartier, presque doublé depuis 1995. Est-ce facile pour une famille de trouver un logement assez grand dans Saint-Roch? « Il y a des HLM et des coopératives… peut-être pas suffisamment, mais il y en a… », dit-elle.

Les lumières

La seule chose que Pierrette ne peut mettre à sa main, ce sont « les lumières ». Elle déplore le temps de traverse trop court du feu de circulation pour piétons : « J’ai fait des plaintes. L’inspecteur a répondu : vos enfants marchent trop lentement. Ils ne marchent pas lentement !  Et il y a les personnes âgées, les fauteuils roulants… »

Si sa santé lui reste fidèle, Pierrette continuera d’être le phare de l’intersection Prince-Édouard/ du Pont jusqu’à ses 80 ans. Jeunes et moins jeunes qui la retrouvent d’année en année sur le chemin de l’école ou du boulot s’arrêtent pour la saluer, échanger quelques mots :

« Au début, ils sont indépendants, mais je les mets à ma main ! »

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