Sur scène, le musicien Frédéric Dufour accompagnait admirablement les lectures à la guitare acoustique, laissant toujours la poésie résonner au premier plan, mais ajoutant, de façon subtile et mesurée, une couleur musicale à des poèmes traitant de « la nécessité de la nature », des textes souvent contemplatifs, révélant l’essence du monde, ses nécessités oubliées. La soirée était réussie sur toute la ligne. Coup de cœur à Jacques Ouellet, pour ses lectures senties et lentes, qui nous font suivre le texte pas à pas, dans toute sa profondeur.Forger le printemps mettait pour sa part en scène plusieurs poètes ayant publié aux Écrits des forges, une maison d’édition essentiellement consacrée à la poésie, située à Trois-Rivières. On a pu y entendre différents types de textes, de la poésie concentrée et ciselée d’Isabelle Forest, en passant par les jeux de langue étonnants de Josée Marcotte, le slam émouvant de David Goudreault, le discours fondamentalement autochtone de Jean Sioui et les poèmes intimistes de Valérie Forgues. Même Patrick Boulanger, éditeur aux Écrits des Forges et poète, a pris part à la fête et récité un inédit, au grand plaisir des spectateurs. Frédéric Dufour a cette fois aussi occupé une place sur scène auprès des auteurs, mais en variant les sonorités. Il a entre autres accompagné Isabelle Forest à la guitare électrique, ajoutant à un texte déjà audacieux un blues langoureux et obsédant et décuplant ainsi l’intensité du texte tiré de L’Amour ses couteaux.Le Mois de la poésie se poursuit tout le mois de mars, des événements prennent place presque tous les jours dans le quartier Saint-Roch.