Ville et voiture, une histoire bizarre
Les centres-ville de Bordeaux et de Lyon sont de magnifiques exemples d’espaces piétonniers qui améliorent la vie urbaine. De même, je me réjouis sincèrement des initiatives similaires de plus en plus présentes au Québec. Cependant — et je suis conscient de la contradiction —, je possède une voiture depuis plusieurs années et ne vois pas le jour où je pourrai m’en libérer. Ce tas de tôles nipponnes est là pour rester, malgré que j’apprécie le fait de le laisser rouiller le plus souvent possible.
Je ne suis tellement pas un gars de char, que j’ai même des ami(e)s qui n’ont pas le permis de conduire, c’est vous dire…
Les idées dans cette chronique n’engagent que moi, évidemment.
Que l’on ait une voiture par nécessité ou par plaisir, vivre avec ses quatre roues dans Saint-Roch représente parfois un défi, souvent un problème, généralement un souci et rarement une joie. Bon, si j’étais un amateur de bolides, je n’dis pas… le plaisir de conduire, d’avaler les kilomètres. À chacun ses goûts ! Mais non, nécessité oblige, comme le dirait monsieur de La Palice.
Point fort, en pensant vie urbaine et voiture, on a l’avantage de ne pas trop penser trafic. Sortir de la ville le matin et y entrer à 17 h, soirs de Festival d’été exceptés, c’est à la limite jouissif quand on voit les files d’attente montant vers le nord.
Quand elle ne roule pas
C’est bien beau de vouloir une bagnole en habitant la ville, mais il ne faudrait tout de même pas trop se la jouer banlieue. Stationner est souvent un calvaire (au sens figuré du terme, le quartier étant plutôt plat). Dans Saint-Roch, rares sont ceux qui peuvent se vanter d’avoir accès à un espace de stationnement privé. Ça fait moins urbain, quand même ! Et à 25 000 $ pièce, faut en avoir les moyens. Sinon, louer est toujours possible, mais à des prix presque extravagants sans compter que les travailleurs venant des zones périphériques en contrôlent le cartel.
Reste les vignettes
Et c’est là que le plaisir de la danse débute ! Heureux, quand j’habitais du côté est du quartier : plus d’espaces sur la rue que de voitures, tout allait bien tant que les petites affiches orange nous protégeaient des visiteurs du cirque, l’été.
Vers l’ouest, on passe à une valse plus complexe. Clairement l’équilibre des espaces disponibles par rapport au nombre de voitures est bancal. On trouve toujours, oui, mais où ? Entre voisins ça va — en dehors de ceux qui se foutent bien des avis de laisser les espaces libres lors des déménagements, comme une Smart en face il y a quelques semaines. Par contre, quand la majorité des places sont prises dès 16 h par des voitures sans vignettes…
C’est une excellente nouvelle ! Saint-Roch attire les foules ! Qui pourrait aller se garer dans un stationnement payant. Ce n’est pas si cher.
Je passe sur l’occasionnel vandalisme, voulant garder mon calme et ne pas passer pour un Kick-ass en devenir…
Le stationnement avec vignette obligatoire dans les rues résidentielles, qui ne sont pas des lieux d’accommodement pour banlieusards venus boire un verre, serait une idée intéressante.
De même, optimiser l’utilisation des rues, ouvrir certains stationnements généralement vacants aux résidents… Il y a place à la créativité du côté du département d’urbanisme !
Sous les blancs ciels d’hiver
Avis à mes futurs voisins craintifs de la saison froide en bagnole dans le centre-ville : y a rien là ! Pas tant de déneigements (sauf en 2007-2008) et placer au besoin sa voiture dans un endroit protégé revient à environ 5 $ de 18 h à 8 h 30 le lendemain. Une bonne pelle, des « traction aids » et de bons voisins, voilà ! Moins de 100 $ par hiver.
Je passe outre les déneigeurs qui ne respectent pas la règle du 23 h : ils me font faire de l’exercice de temps à autre, j’évite le gym, génial !
Puisqu’il faut conclure
C’est possible de vivre avec une voiture en ville, de stationner à l’année dans la rue et de garder ses cheveux. Ce n’est pas l’idéal, une voiture, dans tous les cas, mais c’est encore une réalité pour beaucoup d’entre nous. Malgré cela, dans l’idée d’attirer des résidents de différents horizons vers les quartiers centraux et de faciliter le passage de plusieurs à la vie urbaine, une amélioration de la gestion des espaces de stationnement serait à envisager, ensemble, en respectant toutes les réalités.
Vivement qu’on ait tous la chance de se libérer de la propriété automobile et de faire comme mes amis bordelais, à pied ou en tram, à l’année…
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