Votre voisin vous semble envahissant? Attendez de connaître Fallopia japonica, l’une des 100 plantes les plus nocives au monde, présente dans Saint-Roch. Tenace et persistante, la renouée du Japon pousse à un rythme effarant, déployant un réseau de racines qui intoxiquent les autres espèces végétales. Elle a même fait la manchette le 22 mai dernier.Les allures de bambou de la renouée japonaise, sa croissance rapide, son feuillage hâtif en ont séduit plus d’un. La belle empoisonneuse s’est ainsi propagée sur les terrains privés et publics. On en trouve dans le parc linéaire de la rivière Saint-Charles et le coteau Sainte-Geneviève bordant Saint-Roch. Dans le cadre de sa corvée printanière cette année, Verdir et Divertir s’est attaqué à trois peuplements de la partie du coteau longeant l’Îlot des Tanneurs, avec l’appui de la Ville de Québec.
La lutte à la renouée japonaise exige patience et rigueur : on doit idéalement l’épuiser avant l’éclosion des feuilles et la photosynthèse. Il importe de l’arracher intégralement sans laisser de débris, et de tout jeter aux ordures – surtout pas au compost, où ce phénix vert aurait tôt fait de renaître de ses cendres. L’opération devra être répétée à quelques reprises durant l’été… puis de nouveau l’année suivante.
Bien naïf est celui qui plante de la renouée japonaise en pensant la contrôler! Comme le souligne Julie Turgeon, administratrice de Verdir et Divertir qui pilote l’opération : « C’est comme fumer; le mieux est de ne jamais commencer! » Plusieurs plantes, indigènes ou non, offrent de belles alternatives. Dans le coteau, Verdir et Divertir a opté pour le cornouiller stolonifère (Cornus stolonifera), le sorbaria à feuilles de sorbier (Sorbaria solifolia), le sureau pubescent (Sambuca pubens), le chèvrefeuille (Diervilla lonicera) et le Physocarpe lutéus (Physocorpus luteus).Bien qu’exigeante, la lutte à la renouée japonaise n’est pas une cause perdue. Des résidents de l’Îlot des Tanneurs et d’ailleurs l’ont éliminée de leur terrain. Au mont Saint-Bruno en Montérégie, où on en recensait 20 peuplements, un groupe de citoyens l’a aussi éradiquée. Le biologiste Donald Rodrigue, coordonnateur des opérations au parc national du Mont-Saint-Bruno, est celui qui a conseillé Verdir et Divertir.Déjà, Verdir et Divertir a été contacté par des citoyens de Saint-Roch et des quartiers voisins aux prises avec la renouée japonaise. Bien que l’organisme n’ait pas à lui seul les ressources pour s’attaquer à toutes les colonies, il est disposé à collaborer avec d’autres pour poursuivre la lutte et la sensibilisation.
On peut suivre l’évolution de l’opération de Verdir et Divertir sur sa page Facebook et son blog, qui comporte une section consacrée à la renouée japonaise. Verdir et Divertir tient à remercier tous ses voisins et les jeunes du Corps de cadets 2630 Saint-Malo qui ont participé à sa corvée L’îlot pousse vert cette année.Crédit photos : Verdir et Divertir et la Ville de Québec.