Sarah Marceau-Tremblay: échographie du printemps érable

Source : Le Soleil, Josiane Desloges, 23 février

 Les oeuvres saisissantes exposées au Théâtre de la Bordée depuis quelques semaines sont des accroche-coeurs et des arrache-coeurs. Trois Grâces apocalyptiques officient une étrange cérémonie, où les racines poussent à l'envers sur les freins de voiture et où les carrés rouges portent dans leur sein des promesses de vie stagnantes. Incursion dans l'univers polémique et fantasmagorique de Sarah Marceau-Tremblay.
La jeune femme est fébrile, la journée a été longue. On ne s'en douterait pas en la voyant, mais son corps la lâche sans arrêt. Dos, épaule, tête se relaient pour lui mettre des bâtons dans les roues. Lors des manifestations nocturnes du Printemps érable, elle battait le pavé en fauteuil roulant.Pourtant, malgré la douleur, rien ne l'empêcherait de venir parler de ses oeuvres chargées de sueur, de sang, de vie et de fureur. À les regarder, on devine l'organique et le mythologique, la crise aussi, même si ce n'est pas nécessairement la crise sociale du printemps dernier qui nous vient à l'esprit.[ Lire la suite ]