À mon arrivée à Québec en 2003, j’ai eu droit à tous les modes d’emploi concernant la ville de Québec, les secteurs à éviter, ceux qui font léviter... Je me souviens de la première fois que j’ai traversé la rivière Saint-Charles. La ville s’avançait vers moi. Je n’étais pas perdue, j’étais au bon endroit. Je me suis arrêtée à mi-chemin, j’ai pris le temps de tout déguster avec mes yeux. À ce moment précis a jailli mon amour pour Saint-Roch. J’y étais chez moi, simplement bien.Selon l’hagiographie consacrée, Saint-Roch était le fils d’une femme nommée Libère. Drôle de hasard, me direz-vous. Libérée, c’est comme cela que je me sens dans ce quartier en constante résurrection, sans préjugés et toujours en éveil. Il accueille des gens aux réalités à des années-lumière et les rassemble. Son esprit libre et ses rues vivantes s’accordent avec tous. Saint-Roch, tu fais du bien où ça fait mal. Théâtre de manifestations artistiques de tout genre, il génère l’envie en moi d’en faire un personnage, Saint-Roch, l’immortel.Je le côtoie quotidiennement depuis peu, mais il devra m’endurer encore très longtemps. Riche de monde et d’histoires, je lui rendrai hommage.Saint-Roch, attache ta tuque !