Plus de stationnement sur Saint-Joseph

 

L’utilisation imoprtante de certains supports à vélo témoignent de la demande et d’une localisation judicieuse. Ici un de ceux placés près de MEC.
Le stationnement pour vélo, voilà un sujet chaud. Campagne électorale municipale et réchauffement climatique obligent. Pourquoi s’attarder au stationnement pour vélo ? Parce qu’une bonne offre de stationnement pour vélo est une incitation à pédaler un peu plus, avec tous les effets bénéfiques que l’on reconnaît à cette pratique. Voici donc une brève et humble analyse de la situation sur Saint-Joseph.

Question universelle

Ceux qui arpentent régulièrement la rue Saint-Joseph ont pu constater qu’elle est parcourue par de nombreux cyclistes de tout genre. Celui qui a du mal à rouler droit, car il est trop chaud, le jeune graphiste qui a une bécane très design, l’employée de bureau qui est équipée pour faire 125 km même si elle n’en fait que 10. Mais tous partagent la même question existentielle : « yousk je parke mon bécyc ? » Et la réponse est plus ou moins évidente selon votre destination exacte sur Saint-Joseph.

Une localisation qui n’est pas laissée au hasard…

En analysant la localisation des supports à vélo sur Saint-Joseph, on constate qu’à l’ouest de Dorchester, ils se situent toujours sur le trottoir nord, alors que dans la partie à l’est de De la Couronne, ils sont au sud. Cela s’explique par le sens de circulation de la rue, qui est différent à l’est et à l’ouest de ces deux rues. La localisation des stationnements de vélo suit la logique des stationnements d’auto. Ce choix a probablement été fait dans un souci de sécurité des usagers, en se disant qu’il valait mieux éviter que les cyclistes ne traversent la rue pour aller se stationner sur le trottoir d’en face. Mais cela est discutable. Il est tout à fait envisageable qu’un cycliste traverse la rue à pied, à côté de son vélo, comme n’importe quel piéton, sans mettre en danger qui que ce soit.

… mais dont la logique est parfois discutable

En observant de plus près la répartition des supports à vélo, on remarque qu’elle est assez inégale tout le long de la rue Saint-Joseph. Quelques pôles d’achalandage sont bien desservis, mais d’autres secteurs le sont beaucoup moins. Les principales concentrations se trouvent, assez logiquement, devant des édifices publics (bibliothèque, CLSC, églises) et, il faut le noter, à proximité du magasin d’articles de plein air MEC. Mais les autres devantures de commerces sont bien moins nanties en terme de stationnements pour vélos. Sur les 170 places de stationnement qu’offrent les supports à vélo sur l’ensemble de la rue, 132 sont concentrées sur 150 m pour une rue longue de 1 km. C’est à croire que le cycliste est rarement perçu comme un consommateur potentiel, sauf peut-être pour les articles de plein air. Comme s’il n’achetait jamais de livres, de pain ou n’allait jamais manger au resto. Je vous accorde qu’un canapé ou un piano, c’est un peu plus embêtant à ramener chez soi en vélo. Mais là encore, on aurait tort de penser que les cyclistes ne magasinent pas chez EQ3 ou chez Musique Richard avant de revenir chercher leur produit en auto, une fois acheté. Je fais partie de ce genre de consommateurs.

Comment améliorer la situation

Un nombre plus important de stationnements pour vélo et une meilleure répartition sur l’ensemble de la rue permettront de répondre à un besoin évident de stationnement et de réduire l’utilisation de mobilier urbain comme support à vélo. Les trottoirs de la rue Saint-Joseph sont assez larges sur une bonne longueur pour accueillir des supports sans nuire à la circulation des piétons et des personnes à mobilité réduite. Il y a encore quelques avancées de trottoirs à des coins de rue qui n’ont pas de stationnement pour vélo. Et dans certains cas, on peut même envisager d’en implanter sur une ou deux cases de stationnement pour auto. On stationne dix vélos là où on stationne une auto. Si ce n’est pas de la densification ça, monsieur, je vous demande bien ce que c’est ?! Les solutions ne manquent pas pour rendre le stationnement pour vélo plus efficient dans le quartier. Citons simplement à titre d’exemple la création d’espaces clos pour le stationnement de vélo ou l’intégration de tels espaces dans les bâtiments, avec douches lorsqu’on parle de lieux de travail (bien qu’il y en ait de plus en plus dans le quartier, cette pratique est encore loin d’être la norme).

Vélo d’hiver

Poussons l’audace plus loin et envisageons d’offrir du stationnement pour vélo tout au long de l’année. Certains pourraient dire que laisser les supports en vélo en hiver rendrait le déneigement impossible. Il me semble pourtant que l’on n’enlève pas en hiver les lampadaires, les bornes-fontaines ou autres bollards et que les déneigeurs arrivent quand même à faire leur travail. Si l’automobiliste souhaite toujours se stationner à la porte du commerce qu’il va fréquenter, le cycliste n’est pas différent. Il est tout aussi humain et soucieux d’économiser son énergie.

Pour ceux qui veulent aller plus loin:
L’Edgar Café sur le Plateau Mont-Royal accepte que les cyclistes entrent dans le café avec leur vélo:
Un article bien illustré qui présente plusieurs exemples de transformation de stationnements pour auto en espace pour piétons ou cyclistes:
Pour des idées plus locales, suivez le Park(ing) Day qui se tenait cette année sur Cartier et St-Jean et qui est en passe de devenir un incontournable.
Un article sur la prise en considération grandissante des espaces à vélos dans la conception des bâtiments:

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