C’était jeudi dernier, lendemain d’Halloween. Une partie de Saint-Roch était plongée dans la noirceur, les grands vents nous ayant privés d’électricité. Alors que tous allumaient des chandelles, le Cercle, lui, s’éteignait. Les djembés résonnaient pour marquer le passage, la fin, la mise en terre. Heureusement, si le Cercle est mort cette nuit-là, ce n’est que pour mieux renaître ce vendredi 8 novembre lors d’une soirée qui promet d’être tout aussi audacieuse que festive.Pour ses six ans, l’établissement phare de la rue Saint-Joseph s’est gâté avec une séquence d’événements placés sous le symbole du cycle vie-mort-vie. Concept plutôt abstrait et métaphorique, avouons-le, mais qui marque de manière créative l’aboutissement d’une longue période de développement pour le Cercle. Fiers d’être arrivés à ce tournant, les artisans derrière le Cercle nous invitent à dépasser nos propres frontières le temps d’une soirée, à l’image de ce lieu en constante évolution.La clientèle éclectique qui fréquente l’établissement sait déjà que celui-ci n’a d’autre ligne directrice que celle de... franchir la ligne, justement. À la fois restaurant, bar, salle de spectacle et, nouvellement, laboratoire vivant, il est reconnu pour ses artistes underground, ses contenus expérimentaux et ses métissages uniques. C’est exactement ce qui fait le succès de l’endroit : le Cercle est définitivement un lieu où l’on sait que l’expérience que l’on vivra ne sera ni beige, ni bien coiffée.La fête de vendredi promet d’être tout aussi ébouriffée et colorée. Apéro-jazz, danse interactive, spectacle déambulatoire, cuisine participative et grotte introspective ne sont que quelques-unes des propositions surprenantes que nous réserve la programmation fort bien garnie. Le tout sera réparti en différents espaces que les participants pourront visiter à leur gré. Soyons prêts à vivre une expérience multisensorielle unique grâce aux spectacles, installations, projections et parcours gourmands qui nous attendent !Le fait que les propriétaires souhaitent nous en mettre plein les sens avec un anniversaire sur le thème de la transfiguration n’est certainement pas étranger au bagage littéraire et philosophique qu’ils portent et à leur indéniable audace. Le goût du risque de Caroline Simonis et de Bruno Bernier, qui sont à l’origine du projet, les a forcés à renouveler leur offre à plusieurs reprises. Chaque fois, ils poussent l’idée jusqu’à la frontière des possibles avant de constater que le point culminant est atteint et de sentir l’appel au renouveau. Un véritable projet-phénix qui renaît constamment de ses cendres pour nous surprendre à chaque nouveauté. C’est que les deux visionnaires, auxquels s’est joint plus tard Frédéric Poitras, aiment autant se placer eux-mêmes en danger que déstabiliser leur clientèle. Il faut reconnaître que c’était tout un pari, il y a une dizaine d’années, d’ouvrir un restaurant gastronomique en pleine rue Saint-Joseph. L’Utopie, à l’époque, portait bien son nom. Mais le duo sentait déjà qu’il se passait quelque chose dans le quartier et que la transformation s’amorçait. Déjà, le thème de la renaissance leur collait à la peau et aux idées.Pour constater par vous-mêmes l’imaginaire qui habite la famille du Cercle à l’occasion de son sixième anniversaire, pointez-vous tôt ce vendredi puisque l’événement commencera dès 18 h. Les billets seront en vente au coût de 10 $ à la porte, en formule premier arrivé, premier servi. Pour profiter des bouchées, il vous faudra acheter des coupons offerts au tarif de 10 $ pour quatre coupons.Alors, vous venez fêter ?