La bibliothèque Gabrielle-Roy partie 1 : Un projet de bibliothèque centrale
Le projet de doter Québec d’une bibliothèque centrale dans le quartier Saint-Roch à la Place Jacques-Cartier remonte au milieu des années 1970. Gilles Lamontagne, maire de Québec depuis 1969, est réélu pour un troisième mandat avec toute son équipe du Progrès civique en novembre 1973. Il évoque durant la campagne électorale de 1973 le projet de doter la Ville de Québec d’une véritable bibliothèque municipale. La Ville possède alors, dans le Vieux-Québec sur la rue Sainte-Angèle, un local minuscule appelé bibliothèque centrale et cinq succursales dans des écoles des différents quartiers de la ville. Ce réseau offre moins de 30,000 volumes à ses lecteurs. Le maire est conscient de l’important retard que Québec a pris par rapport aux autres villes canadiennes dans le développement de ses bibliothèques publiques.Dès sa réélection en décembre 1973, il propose de construire une bibliothèque centrale au coût de 350,000 $ à la place Jacques-Cartier. Pour réaliser son projet, le maire demande au conseil municipal de faire l’acquisition de l’Hôtel Saint-Roch pour 250,000 $ et de le démolir. Cet hôtel de prestige, construit en 1915 par l’architecte René-P. Lemay est devenu, avec le déclin du quartier dans les années 1970, un hôtel de passe et de prostitution. Le maire Lamontagne déclare vouloir faire : « D’un rendez-vous des corps, l’endroit deviendra un rendez-vous des esprits ». Il prévoit ouvrir la nouvelle bibliothèque en 1975. Le choix du site est judicieux, car il se situe au cœur du centre-ville et constitue le principal terminus du transport en commun de toute la région de Québec.Mais pour construire la nouvelle bibliothèque à place Jacques-Cartier, il faut exproprier et démolir de nombreux édifices dans le quadrilatère des rues Saint-Joseph, du Roi et Dorchester dont le terminus d’autobus de Charlesbourg et l’école primaire du quartier. Monsieur Lamontagne ne pourra réaliser son projet tant qu’une entente n’est pas survenue avec la Commission scolaire pour la construction d’une nouvelle école Saint-Roch. Il sera obligé de laisser à son successeur Jean Pelletier la conclusion de ce dossier. La suite, la semaine prochaine…
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