Et dix jours plus tard

 Depuis dix jours, les partis municipaux débattent sur la place publique pour gagner le vote des citoyens de la ville de Québec. La campagne municipale, officiellement amorcée le 20 septembre, se conclura le dimanche 3 novembre avec l’élection. Je couvrirai, pour Monsaintroch.com, et pour vous, cette campagne.Commençons par parler de ces dix premiers jours.Petit retour en arrière.

Démocratie Québec

Jeudi 19 septembre dernier, Démocratie Québec a annoncé que le thème premier de sa campagne sera le dossier de la dette de la Ville de Québec. Leur chef David Lemelin affirme que depuis l’arrivée en poste de Régis Labeaume en 2007, la dette de la Ville s’est accrue de plus d’un milliard de dollars.Tandis que le chef d’Équipe Labeaume le qualifie de menteur.Oui, nous sommes bien en campagne électorale !Le maire sortant affirme plutôt que sous son administration, la dette a augmenté non pas d’un milliard, mais de 513 millions. La campagne est toute jeune et déjà elle vire en bataille de chiffres.Pour vous y retrouver, je vous ramène un peu plus loin en arrière.En 2001, à l’occasion des fusions municipales, la nouvelle Ville de Québec a hérité des dettes des anciennes villes fusionnées. Cependant, en vertu d’un principe qu’on appelle l’équité fiscale, la Ville fait payer par les citoyens des secteurs concernés les dettes de leurs anciennes villes. Et comme la richesse foncière de chacune de ces villes n’était pas identique, la taxe varie d’un arrondissement à l’autre.Ainsi, Démocratie Québec ajoute, à la dette courante de la ville qui se chiffre bel et bien à 513 millions depuis 2007, les dettes des anciennes villes. On lui posera, un jour ou l’autre, la question suivante : en quoi l’administration municipale actuelle peut-elle être tenue responsable du coût des dettes des anciennes villes ? Rappelons que le coût annuel de remboursement de la dette pèse lourd dans le budget municipal. Dans le budget 2013, 283 millions seront consacrés au remboursement de la dette brute.

Équipe Labeaume

L’Équipe Labeaume lance sa campagne le dimanche 22 septembre. Leur thème majeur ? Le déficit des régimes de retraite. Le maire sortant a annoncé dimanche 29 septembre que dans la première semaine d’octobre il dévoilerait les détails des positions de son parti au sujet des régimes de retraite. Nous reviendrons donc sur ce sujet plus tard. Mais je peux toutefois vous dire certaines choses dès maintenant.Premièrement, le déficit des régimes de retraite de la Ville de Québec se chiffre à 500 millions de dollars. La grande majorité des villes au Québec ont, elles aussi, le même problème. À titre comparatif, notre voisine d’en face, Lévis, a un déficit des régimes de retraite de 60 millions de dollars sur un budget de 225 millions.Pourquoi choisir ce thème de campagne ? Parce qu’il faudra un jour trouver une solution pour déterminer qui comblera ce déficit des caisses de retraite. Le citoyen, les employés, la ville ou les gouvernements supérieurs ? Ou bien peut-être une formule où chacun aura à mettre la main dans sa poche ?De son côté, l’Équipe Labeaume veut, pour régler ce problème, pouvoir changer les conditions de travail des fonctionnaires. Mais il y a un gros hic : des modifications aux lois du travail sont nécessaires pour apporter certains changements aux méthodes actuelles. Et le gouvernement provincial ne semble pas, pour l’instant, très chaud à l’idée de donner aux villes ce type de pouvoirs, en particulier un droit de lock-out.Régis Labeaume se dit probablement que de mettre de la pression sur les gouvernements supérieurs est une bonne carte à jouer. Ce sont eux qui ont la belle part des recettes fiscales, alors que les villes ne perçoivent que 8 % de toutes les taxes au Québec.

En général

En plus des thèmes phares des équipes respectives, il y a des sujets incontournables dans cette campagne : le transport en commun, la congestion routière, la densification. Des sujets qui touchent par leur actualité et leur impact sur l’économie et l’environnement.L’Équipe Labeaume a aussi présenté, dans chacun des arrondissements, ses engagements chiffrés. Ça tourne aux environs de 60 millions. Démocratie Québec, en date d’aujourd’hui, n’a pas encore dévoilé ce qu’on appelle un cadre financier.En conclusion, on peut dire qu’après dix jours, la table est mise pour une campagne qui promet d’être assez mouvementée. Un premier débat est confirmé entre les deux principaux candidats à la mairie le lundi 21 octobre. Et nous y serons. Cette semaine, le jeudi 3 octobre, c’est la dernière séance du conseil municipal avant les élections. Ça devrait chauffer un peu. Nous y serons aussi. D’ici là… Bonne campagne à vous.

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