Des quartiers façonnés sous l’influence des incendies
Source : Le Soleil, Michèle LaFerrière, 30 juin 2012 (Québec) D’importants incendies du XIXe siècle ont contribué à façonner les quartiers Saint-Roch et Saint-Sauveur d’aujourd’hui. On leur doit l’ouverture du boulevard Langelier, une artère coupe-feu entre ces deux faubourgs de Québec, ainsi que l’utilisation généralisée de la brique et de la pierre de taille pour remplacer le bois dans la construction des maisons.Luc Nicole-Labrie, historien de formation et interprète historique de profession, a accepté de nous parler des incendies de 1845 et 1866 à Québec, pour faire écho à l’émission de Radio-Canada Au-delà des murs, qui aborde l’architecture, ce soir, sous l’angle du feu.Deux incendies «coup sur coup» ont ravagé Québec en 1845. Le premier a pris naissance dans une tannerie de la rue Arago, le 28 mai, et détruit 1315 maisons du quartier Saint-Roch. Le 28 juin, 1630 habitations et 300 hangars du faubourg Saint-Jean-Baptiste s’envolaient en fumée.Il n’y avait pas d’aqueduc à cette époque. Des «combattants volontaires» luttaient contre l’ennemi, armés de chaudières d’eau. Mais le premier maire élu de Québec, René-Édouard Caron, avait déjà créé le premier Comité du feu en 1834. «Avec les épidémies, le feu était alors le plus grand fléau», raconte Luc Nicole-Labrie.Abris de fortune permanentsIl faut reconstruire vite, avant l’hiver. L’armée prête main-forte aux sinistrés. Tout le monde connaît la valeur de la pierre. Mais pour les «abris temporaires», le bois fera l’affaire en attendant. Ces abris de fortune deviennent permanents. Ils sont vulnérables, car le poêle à bois occupe le coeur des petites maisons d’une seule pièce. Il les chauffe en hiver et nourrit leurs habitants à longueur d’année.Le 14 octobre 1866, ce qui devait arriver arriva: les flammes anéantissent 2500 bâtiments du quartier Saint-Roch, laissant 20 000 sans-abri. Québec compte alors 70 000 habitants. La basse ville ressemble à Hiroshima. Les cheminées encore debout évoquent des pierres tombales. C’est la dévastation.[ Lire la suite ]
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