Rashōmon : bel effet

Tout un chacun connaît bien sûr le film Rashōmon (1950), ce chef d’œuvre d’Akira Kurosawa adapté des nouvelles de Ryūnosuke Akutagawa, qui… Non? Ah bon. (Moi non plus, à vrai dire.) Qu’à cela ne tienne : la pièce conçue par Dominique Giguère, Laurence Croteau Langevin et Mathieu Turcotte remédie efficacement à la situation.

<em>Rashōmon</em> : bel effet | 16 avril 2019 | Article par Marrie E. Bathory

Crédit photo: Cath Langlois photographe

Tout un chacun connaît bien sûr le film Rashōmon (1950), ce chef d’œuvre d’Akira Kurosawa adapté des nouvelles de Ryūnosuke Akutagawa, qui… Non? Ah bon. (Moi non plus, à vrai dire.) Qu’à cela ne tienne : la pièce conçue par Dominique Giguère, Laurence Croteau Langevin et Mathieu Turcotte remédie efficacement à la situation.

L’« effet Rashōmon » survient lorsque plusieurs versions d’un événement se contredisent, et qu’aucune preuve ne permet de valider l’une ou l’autre de ces versions. C’est ce que vivent les employés d’un restaurant japonais (Nicola Boulanger, Paul Fruteau de Laclos, Nadia Girard Eddahia, Amélie Laprise, Jocelyn Paré et Guillaume Pepin), et c’est ce qui se produit dans le film Rashōmon, raconté en mise en abîme.

Un samouraï mort. Son épouse. Un célèbre brigand. Sous la porte de Rashō en ruines, un soir de pluie, deux des témoins de l’affaire rapportent les événements à un vagabond venu s’abriter avec eux.

Enchantement

Derrière le comptoir de La Cuisine, déguisée en restaurant japonais pour l’occasion, les six acteurs manient instruments de cuisine, vaisselle et aliments pour recréer les personnages et décors du film de Kurosawa. Musique d’ambiance et bruitage, « effets spéciaux » : les comédiens, habiles, font (presque) tout.

On se retrouve quelque part entre un théâtre de marionnettes et le banquet de La Belle et la Bête, oserai-je écrire. Aussi magique que ça : ingénieux, brillant, captivant. Lorraine Côté signe la mise en scène; Dominique Giguère, la scénographie, et Mathieu Turcotte, la conception sonore. L’ensemble : époustouflant.

On rit, beaucoup, mais à la fois on réfléchit à la nature humaine (et à ce que véhicule la culture cinématographique), au mensonge et à l’opportunisme. Qui dit vrai?  – mais en même temps, tant qu’on est diverti, qu’importe?

Présentée par Premier Acte, Rashōmon prend vie au restaurant La Cuisine du dimanche au mardi, jusqu’au 7 mai.

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