Capitales de Québec : Une vision signée Michel Laplante

Si les Capitales de Québec occupent une grande place dans le sport à Québec, on le doit en grande partie au président de l'équipe de baseball, Michel Laplante, présent depuis le début de l'aventure en 1999. Ancien joueur dans des équipes affiliées à la Ligue majeure de baseball (MLB), Michel Laplante a su implanter sa vision du baseball pour faire des Capitales de Québec un club fort estimé dans la communauté.

Capitales de Québec : Une vision signée Michel Laplante | 19 mai 2018 | Article par Céline Fabriès

Crédit photo: Capitales de Québec

Si les Capitales de Québec occupent une grande place dans le sport à Québec, on le doit en grande partie au président de l’équipe de baseball, Michel Laplante, présent depuis le début de l’aventure en 1999. Ancien joueur dans des équipes affiliées à la Ligue majeure de baseball (MLB), Michel Laplante a su implanter sa vision du baseball pour faire des Capitales de Québec un club fort estimé dans la communauté.

Michel Laplante a 29 ans lorsque Miles Wolff, un Américain propriétaire d’une équipe de baseball aux États-Unis, demande à la rencontrer. Pas pour lui proposer un contrat comme joueur professionnel, mais pour partir à l’aventure à Québec et créer une équipe de baseball dans une ligue indépendante. À ce moment-là, Michel Laplante vient de revenir aux États-Unis après une saison à Taiwan et le lanceur pense être encore capable de jouer dans le AA ou le AAA affilié à la Ligue majeure de baseball.

« Sur le coup, je me suis senti un peu insulté parce que c’est comme si on me disait : il serait temps que tu passes à autre chose », relate Michel Laplante.

Mais en même temps, Michel Laplante est bien conscient d’être à la croisée des chemins dans sa carrière de baseballeur. Repêché par les Pirates de Pittsburgh à la 24e ronde de la Ligue majeure de baseball en 1991, le lanceur n’a jamais évolué tout en haut de la MLB, mais est assez bon pour être envoyé par les Pirates à leur club AA, les Mudcats de la Caroline en 1994.

À son retour de Taiwan, Michel Laplante joue pour les Black Wolf de Madison, une équipe du baseball indépendant, mais espère toujours signer avec une équipe du AA ou du AAA quand Miles Wolff l’approche. « Physiquement ça va encore bien, mais mentalement je me sens un peu usé », avoue l’ancien joueur, qui à l’époque est sur le point de devenir papa pour la première fois.

Les débuts avec les Capitales de Québec

Après discussion avec sa conjointe, Michel Laplante accepte l’offre de Miles Wolff de créer les Capitales de Québec, avec comme condition de jouer en mai avec l’équipe. Il s’établit à Québec avec sa petite famille en octobre 1998.

Michel Laplante se demande dans quelle aventure il vient d’embarquer. « Le terrain est laid, le stade est magané. Il y a du potentiel, mais je n’y crois qu’à 50 % », raconte-t-il. Tout est à faire. Appeler des gens pour vendre des billets de saison, créer une identité et choisir le nom de l’équipe, les uniformes, le logo, la mascotte, et l’entraîneur.

« On est en 1998, et en 1995, les Nordiques ont quitté Québec. Tout est négatif en ville. J’appelais les gens et j’avais juste des refus », se souvient Michel Laplante.

Mais celui-ci ne renonce pas et travaille d’arrache-pied pour convaincre les gens d’acheter des billets de saison.

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Sur dix appels, quand une personne me disait oui, ça faisait ma journée », se remémore le président des Capitales. Il fallait prendre le temps et communiquer avec les gens un par un pour leur expliquer le projet.

La révélation

Après plusieurs mois à préparer la saison, Michel Laplante endosse une seconde casquette et redevient joueur pour les grands débuts de la nouvelle équipe de Québec dans la ligue Northeast, qui deviendra par la suite la ligue Can-Am.

C’était un peu bizarre, mon boss sur le terrain, je l’ai engagé pour entraîner l’équipe », souligne l’ancien lanceur. Pas facile de porter les deux chapeaux. Je joue et je dois expliquer aux joueurs l’importance de signer des autographes et de donner du temps à la communauté.

Cette première saison avec les Capitales de Québec s’avère toute une révélation pour Michel Laplante. Il s’aperçoit qu’il aime plus la gestion du marketing que d’être sur le terrain comme joueur. Mais cette même saison, Michel Laplante est aussi élu meilleur lanceur de la ligue. Il attire de ce fait les regards de deux équipes de la MLB, Montréal et Atlanta.

Avec l’accord de Miles Wolff, Michel Laplante quitte les Capitales de Québec pour se joindre aux Expos de Montréal. Mais très vite, il ne sent pas à sa place. « Pendant le camp d’entraînement en Floride, je ne regarde pas le match de baseball, je regarde le placement des pancartes, les promotions. J’ai envie de tout changer et je réalise que ce n’est plus le jeu qui m’attire le plus », confie-t-il.

Après le camp, Michel Laplante se retrouve avec l’équipe AAA des Expos de Montréal avant d’être envoyé chez les Braves d’Atlanta. Peu à peu, il remet en question sa carrière de joueur dans le baseball affilié.

Rien ne me plaît, il n’y a pas de collaboration entre les différents secteurs de l’organisation. Les joueurs ne comprennent pas l’importance d’aller signer des autographes dans une école et ne font pas bien leur travail », explique l’ancien baseballeur, qui commence alors à monter un plan de communication dans sa tête.

Une réussite sur toute la ligne

Finalement libéré pour les Braves d’Atlanta après une blessure, Michel Laplante revient avec les Capitales de Québec en 2002, avec un projet bien précis en tête. Miles Wolff lui donne alors carte blanche.

Ma vision était simple, il fallait que tout le monde travaille ensemble. Mon coach peut très bien avoir une bonne idée marketing », illustre-t-il.

En plus de travailler pour les Capitales de Québec, Michel Laplante enseigne le tennis l’hiver, lance une académie de baseball et crée une compagnie de bâtons de baseball B45. En 2004, l’entraîneur des Capitales de Québec quitte et Miles Wolff demande à Michel Laplante de prendre la gérance de l’équipe.

Michel Laplante, qui a d’autres projets en tête, refuse. Mais Miles Wolff ne lui laisse pas le choix. « Il me dit : si tu ne prends pas la gérance, je mets la clé dans la porte », révèle le président des Capitales.

Après discussion avec sa conjointe, Michel Laplante accepte, tout en gardant ses autres chapeaux à l’extérieur des Capitales de Québec. À la fin de la saison 2005, Michel Laplante devient également directeur général du club. « Ça a été des années folles, j’ai plusieurs chapeaux, deux jeunes enfants et un troisième en route, mais si je suis encore là aujourd’hui c’est parce que j’avais tout ça. J’ai constamment besoin de nouveaux défis et d’apprendre de nouvelles choses », avoue Michel Laplante, qui entraîne l’équipe de 2004 à 2009.

Le futur

Après avoir porté tous les chapeaux – il a même lavé les uniformes – Michel Laplante devient le président des Capitales de Québec en 2010. Après 20 ans, on peut dire que la réussite est totale pour cet homme qui n’est pas allé à l’université, mais à l’école de la vie. Les Capitales de Québec ont remporté sept fois la bague de champion entre 2006 et 2017, dont deux fois sous la gérance de Michel Laplante en 2006 et 2009 et cinq fois consécutives entre 2009 et 2013.

Après avoir amené les Capitales de Québec vers les sommets de la ligue Can-Am, Michel Laplante restera-t-il jusqu’à sa retraite avec le club ? « Bonne question », répond-il. Selon Michel Laplante, personne n’est indispensable au sein du club. « Il s’est passé beaucoup de choses ces trois dernières années, et j’ai l’impression d’avoir rempli ma mission », fait valoir le président.

Mais Michel Laplante approche des 50 ans et il se demande s’il a encore besoin de défis ou s’il sera heureux dans un seul emploi stable avec les Capitales de Québec, alors qu’il a vendu son entreprise B45 il y a peu. Une chose est sûre, Michel Laplante ne retournera pas avec la Ligue majeure de baseball.

Avec la MLB, l’intérêt est constamment économique, c’est que de la tactique pour essayer de “fourrer” les gens sans qu’ils s’en  », dénonce-t-il.

Pour le président des Capitales de Québec, le club peut aller chercher encore des spectateurs et faire des profits pour pouvoir les remettre à la communauté. Le dôme installé cet hiver a suscité aussi de l’intérêt ailleurs.

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